David Goudreault : Au bout de ta langue

Par Roxanne Blais

Le 17 décembre prochain, David Goudreault présentera Au bout de ta langue sur les planches de la Salle Maurice-O’Bready. Le spectacle, acclamé au Québec et de l’autre côté de l’océan Atlantique, offre une formule qui s’adapte au public. Mêlant à la fois humour et littérature, l’artiste propose un voyage vers l’humain qui sommeille en chacun de nous et vers une identité collective.

Dans une ambiance empreinte d’une douce nostalgie, David Goudreault, poète, romancier, chroniqueur et travailleur social de formation, nous rencontrait pour nous brosser un portrait de son spectacle Au bout de ta langue. Diplômé de l’Université de Sherbrooke en travail social et maintenant ambassadeur de la Faculté des lettres et sciences, il se révélait particulièrement heureux de revenir performer à Sherbrooke, ville qui l’a vu naître en tant qu’artiste.

Une symphonie près de l’humain

Son spectacle, gagnant de nombreux prix et présenté plus d’une centaine de fois, se situe entre le stand-up et le théâtre. Il se veut une proposition pour le public d’entrer dans une conversation sociétale : « Chacun de mes chapeaux professionnels complète l’autre et m’ouvre des portes différentes. Ça me permet d’aller dans des coins de la société moins accessibles à la plupart des gens. Ça enrichit mon œuvre, mais aussi ma vie. » L’artiste explique que ses représentations lui octroient la possibilité de donner la parole autant aux voix connues du domaine de la littérature qu’à celles moins connues, mais pas moins pertinentes. Il tend ainsi à orchestrer toutes ses réalités ainsi que celles de son public afin de jouer une symphonie complète sur l’humain.

Afin de rendre accessibles ses coups de cœur de la littérature, ce premier Québécois à avoir remporté la Coupe du monde de Poésie à Paris se sert de l’humour comme contenant au contenu poétique qu’il choisit de porter aux oreilles de tous. L’artiste utilise certains moyens qui rappellent la richesse de notre français et sa capacité à nous connecter les uns aux autres. Certaines portes, comme le slam par exemple, lui permettent d’entrer en contact : «Ce n’est qu’une fleur du bouquet, un accès vers une pièce beaucoup plus grande.» L’intention? Donner envie aux gens d’aller plus loin et de découvrir des auteurs et autrices du Québec.

Démocratiser les débats : l’enjeu moderne?

Lors de l’entrevue, il déclare avec un petit sourire que certains spectateurs avec des attentes par rapport au contenu comique se retrouvent finalement inspirés par le côté plus poétique et d’autres, par rapport à la poésie, s’avèrent enchantés par l’humour. C’est important et même le propre de l’art, selon lui, de se confronter à des perceptions différentes et de sortir de sa zone de confort pour progresser en tant qu’être humain. Ça permet notamment de dédramatiser les débats et, en soi, de les rendre plus accessibles : « On se rejoint autour de la parole d’ici, qu’on a tous en commun bien avant tout ce qui nous divise. »

À maintes reprises, l’artiste a constaté plusieurs segments de personnes de tous âges, origines, préoccupations et opinions réunies en grand nombre pour assister au spectacle. Ce qui est intéressant selon lui, ce sont les discussions qui peuvent résulter de tels contrastes. L’accent ne s’appose pas sur les accusations, mais davantage sur le partage de points de vue et sur les échanges. Dans une ère moderne et technologique qui favorise un algorithme de petites boîtes de pensées et d’avis différents, David Goudreault vous propose d’explorer ensemble la culture d’ici le 17 décembre prochain à la salle Maurice-O’Bready.


Crédit Photo @ Kelly Jacob

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