Par Elizabeth Gagné
Dans le cadre des cours Introduction aux études féministes et de genres ainsi que Femme et littérature, les étudiants et les étudiantes ont pu participer à la première sherbrookoise du film Comme un besoin de révolution, réalisé par Marie-Andrée Bergeron et Stéphanie Lanthier.
C’est à partir d’entrevues inédites avec les féministes les plus marquantes de leur époque que le film met en lumière le rôle de littéraire comme outil politique et aborde la question des héritages, des textualités et des modalités narratives du féminisme actuel. À l’aide d’entrevues semi-dirigées conduites par Marie-Andrée Bergeron et la caméra de Stéphanie Lanthier, ces deux femmes partent à la rencontre d’Isabelle Boisclair, Nicole Brassard, Alexa Conradi, Micheline Dumont, Valérie Lefebvre-Faucher, Chloé Savoie-Bernard, Camille Robert, Camille Toffoli, Karine Rosso et France Théoret.
Les femmes et la littérature
Les femmes ont toujours été présentes dans la littérature. Des dames de cours de l’époque Heian (794-1192) au Japon ont laissé des chefs-d’œuvre de la littérature classique. Des figures marquantes, telles que Louise Labé (1524-1566), Jane Austen 1775-1817) et Virginia Woolf (1882-1941) marquent encore notre imaginaire. Pourtant, leur reconnaissance dans le monde de la littérature a toujours été un enjeu. « La littérature a souvent été marquée par leur absentéisme ou par le travail non rémunéré », souligne Nicole Brassard.
Le film Comme un besoin de révolution est une rencontre intergénérationnelle entre des femmes de tous âges qui nous livrent leurs expériences et leurs réflexions sur la littérature féministe. Plusieurs sujets intéressants sont abordés, tels que la reconnaissance des femmes dans le littéraire, comment sont-elles devenues féministes, le système patriarcal, le pouvoir des représentations sur le réel, le livre comme moyen de communication fondamentale, etc.
D’une richesse incomparable, chacune pose une brique à l’édifice de la littérature féministe par ses écrits et son travail. Le film met en lumière l’héritage de la littérature féministe entre des générations qui n’ont pas vécu les mêmes expériences, mais qui se reconnaissent dans leur ressenti et dans leur agentivité. Comme Nicole Brassard le souligne si bien dans le film « chacune a son niveau de tolérance personnelle ». L’expérience est fondamentale dans le cheminement personnel féministe, mais l’expérience peut aussi bien résulter des interactions entre nos pairs que d’une interaction intime avec un livre. C’est le pouvoir de la littérature féministe qui est au cœur de ce documentaire. Le livre est un outil de communication qui permet un dialogue. Son incidence sur le réel est indéniable. L’importance des représentations est fondamentale dans la construction des identités de soi. Qu’elle soit fictive ou réelle, elle est importante.
Dans l’intimité de leur chez-soi, les interlocutrices nous racontent des expériences de lecture qui ont changé leur vie. On sent, à travers ce documentaire, une sorte de commune entre ces femmes qui s’opère autour du pouvoir de la lecture. C’est « un rapport intime et affectif », souligne Marie-Andrée Bergeron. « Ça prend de l’intime et de la confiance pour faire un mouvement. L’amitié est cœur des mouvements féministes », ajoute Stéphanie Lanthier.
Le docu-film est accessible gratuitement sur la plateforme YouTube. Pour vous ouvrir des portes, pour vous instruire sur le pouvoir du littéraire, pour apprendre sur l’héritage de nos féministes, je vous invite fortement à aller visionner le film.
Source: Comme un besoin de révolution
Elizabeth Gagné
Étudiante à la maîtrise en histoire, Elizabeth a toujours été passionnée par les arts et la culture. Travaillant de pair avec ses collègues depuis 2022 à promouvoir le programme des Passeurs culturels à la faculté d’éducation, elle travaille également depuis un an au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Intriguée par tout ce qui nous rend profondément humains, elle souhaite élargir et approfondir le sens de la culture en proposant des articles parfois hors normes.