À ceux qui le connaissent, je vous le vante. À ceux qui ne le connaissent pas, je vous le vends. Jimmy Hunt, mais ses musiciens aussi. Le spectacle de ces fameux se passait le 6 juin, au Cabaret Eastman. Chic place, soit dit en passant.
Marie-Laurence Asselin
Ma compagne et moi, on s’installe, un peu en retard. Pas grave, les artistes le sont toujours. Il y a Félix, Gilles et Claude qui nous regardent, accrochés aux murs du cabaret. Et nous, on regarde la scène, tout comme les vingt-huit autres personnes dispersées dans la salle. Quatre musiciens composent le band, en incluant Jimmy. Ils ont l’air d’aimer le jean et les cheveux longs; ça tombe bien, nous aussi.
Le batteur donne le go, et l’atmosphère se crée. La musique débute, ça coule, c’est doux, léger comme les doigts de Jimmy sur sa guitare. Sa voix nasillarde vient casser la perfection de la justesse de son chant. Les quatre garçons ont l’air de s’amuser, nous aussi. Le test de la première chanson a passé, on reste assis sur nos chaises pour écouter le reste.
Et ça défile. On enchaine avec une prochaine, qui sonne tout aussi juste que le test. On tape du pied, on part dans nos pensées. Le synthético-kitsch devient la trame sonore de notre film mental. Un fan lâche un cri qui arrache un sourire à Jimmy. Il est timide, on dirait. Les garçons parlent avec le public, on a l’impression qu’on est de la famille.
Une bière et un soundcheck plus tard, on file jusqu’à l’entracte, même si ce n’est pas dans leurs habitudes de prendre une pause. Ça va nous laisser le temps d’aller fumer une cigarette ou un beedies, avec les vedettes en plus.
Pause
Là, c’est d’autant plus intime. Un spot blanc et Jimmy sur un trône, harmonica au bec, qui s’offre à nous. C’est beau, c’est plaisant. Trois chansons, et les trois autres sont de retour. On se trompe, on rit, on lâche un tabernacle, on recommence. On s’attache à eux, et eux se mêlent à nous. Les vingt-huit personnes le connaissent, ils en redemandent. On termine sur un long jam avec Christian Bobin. Une histoire qui finit bien comme on dit.
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Jimmy Hunt aime faire de la musique. Jimmy Hunt aime écrire des chansons. C’est simple, mais illustratif. C’est un gars ordinaire, qui n’est plus si ordinaire. En plus, il fait ça par plaisir, en laissant de côté l’égo-vedette que trop de chanteurs peuvent avoir. La pochette de l’album Maladie d’amour traduit bien cette passion : créer parce qu’on en sent la nécessité est aussi fondamental que deux éléphants qui ont un besoin ardent de copuler. Tu vas voir, c’est plaisant entendre parler de Marie-Marthe, Annabelle et Marianne.