Par Ema Holgado
Le 21 mars dernier, le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, a présenté devant l’Assemblée nationale le budget du gouvernement pour l’année 2023-2024 à venir. Une partie de ce budget sera alloué à la culture. Télé-Québec sera le premier bénéficiaire de ce budget, suivi du monde numérique québécois, des médias et des maisons d’édition. Aussi, la journée internationale de la francophonie nous a permis de discuter des enjeux d’aujourd’hui et Québec Solidaire a présenté son idée de Passe-Culture. Une année culturelle qui s’annonce riche en couleur !
Un budget culture qui va au jeune public et au contenu numérique
Dans le domaine de la culture, ce sont 101 millions de dollars de ce nouveau budget qui seront alloués à Télé-Québec au cours des cinq prochaines années pour aider le groupe à fidéliser les jeunes et à produire de nouveaux contenus culturels pour la jeunesse. Cet accent mis sur la chaine vise à renouveler et moderniser l’offre de Télé-Québec pour mieux s’adapter à la jeunesse d’aujourd’hui.
Avec ce nouveau budget déverrouillé pour la chaine, Télé-Québec cherche à fidéliser les jeunes de 9 à 14 ans en proposant des contenus courts sur les réseaux sociaux visant à piquer leur curiosité pour les faire se déplacer vers un contenu plus long présenté à la télévision. Télé-Québec souhaite développer des programmes télévisuels pour tous les âges et toutes les affinités. Marie Collin, présidente-directrice générale de Télé-Québec, explique : « On doit créer beaucoup de contenus dans lesquels les jeunes vont se reconnaître. On ne peut pas miser sur un Passe-Partout, il va nous falloir plusieurs Passe-Partout pour différents groupes d’âge pour occuper l’espace numérique. » Il semble que Télé-Québec souhaite miser sur la quantité pour les années à venir.
En plus de Télé-Québec, 16,8 millions de dollars du budget provincial iront au Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec afin d’encourager la relève musicale et les arts de la scène québécoise. Grâce à ce coup de pouce gouvernemental, ce sont 1 000 élèves de plus qui pourront être accueillis au Conservatoire chaque année.
Ensuite, de nombreuses autres nouvelles mesures seront prises pour aide le monde de la culture avec un investissement de 95 millions de dollars pour la promotion de contenu culturel sur les réseaux sociaux et l’investissement dans des entreprises québécoises de créativité numérique qui pourront assurer la promotion de la culture québécoise en ligne, mais aussi sur les marchés étrangers. Un passeport culturel numérique pour les jeunes sera mis en place pour leur donner accès à plus de contenu culturel québécois.
Les médias auront aussi une part de ce budget culture avec quelque 13,3 millions qui leur sont alloués, ainsi que l’industrie du livre qui peine à faire face à son augmentation de 30 % des coûts de production. Les maisons d’édition recevront un crédit d’impôt de 35 % et une déduction d’impôts de 65 % en ce qui a trait à leurs dépenses en main-d’œuvre. Ce sont 5,5 millions qui seront partagés entre 90 maisons d’édition du Québec.
Finalement, sans trop savoir les détails de cette annonce et où, concrètement, ira l’argent, le gouvernement a annoncé investir 88 millions de dollars dans la promotion et la valorisation de la langue française. Cet enjeu est au cœur des préoccupations du gouvernement, selon ses dires. Et pour cause, le 20 mars, veille de l’annonce du budget, sonnait la journée internationale de la francophonie.
Journée de la francophonie : le déclin de la langue française
Au Québec, la journée internationale de la francophonie se fête toujours en grande pompe. À notre plus grand plaisir, nous y retrouvons des suggestions littéraires d’ici et des films produits dans nos rues. En plus de cet essor culturel, le 30 mars sert aussi à relancer les débats et les discussions par rapport au français dans la province.
Dans une étude commandée par la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), on apprend que les jeunes sont plus enclins à effectuer leurs recherches sur internet en anglais ou dans les deux langues. Si ces conclusions peuvent paraitre anodines, elles permettent en fait de comprendre que le contenu francophone, qui n’est pas mis de l’avant lorsque les recherches sont faites en anglais, ne se retrouve donc pas dans les résultats des plus jeunes.
En apprenant cela, la BAnQ s’est donné la mission de sensibiliser le plus grand nombre à cet enjeu. Elle souhaite éduquer les jeunes à leurs pratiques numériques et leur faire comprendre l’importance qu’ont ces derniers dans le développement et la visibilité de la culture québécoise. Pour en savoir plus, vous pouvez visionner la capsule de la BAnQ à ce sujet.
Une nouvelle proposition de Québec solidaire
Ce nouvel essor pour améliorer l’accès à la culture et, plus précisément, à la culture québécoise chez les jeunes est aussi un projet qui est porté par d’autres partis politiques du Québec. Québec Solidaire, par l’intermédiaire de Ruba Ghaza, responsable de Québec Solidaire en matière de Culture, a présenté devant l’Assemblée nationale une nouvelle initiative nommée le Passe-Culture.
D’une valeur de 200 $, le passe-culture serait remis à tous les jeunes de la province entre 13 et 18 ans pour leur donner accès à la pratique artistique, à des spectacles de musique ou d’arts de la scène, la danse et le cirque, à des plateformes numériques québécoises, à des musées, à des salles de cinéma ainsi qu’à des livres et bandes dessinées en librairies. Cette initiative, déjà instaurée dans divers pays du monde tels que la France, l’Allemagne ou encore l’Espagne, a fait ses preuves pour développer l’intérêt des jeunes envers le monde culturel ainsi que pour permettre à chacun d’entre eux, sans distinction de classe sociale, d’avoir accès au monde des arts. Une excellente initiative pour fidéliser les jeunes à la culture québécoise et permettre à chacun d’y trouver son intérêt.
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