Au bout de ta langue : un spectacle qui vaut mille mots

Par Daniel Gaumond

C’est dans le cadre des Journées des sciences humaines 2018 de l’Université de Sherbrooke que le spectacle d’humour et poésie de David Goudreault, Au bout de ta langue : humour debout et poésie drette, a été offert aux étudiants de l’AGEFLESH le 19 mars dernier à la salle Maurice O’Bready du Centre culturel. Le stand-up poétique d’une heure et demie avait pour but de faire rire et réfléchir à propos de la littérature et de la langue québécoises dans une approche inspirée des grands poètes tels que Gérald Godin, Félix Leclerc et Sol. Après de multiples conférences, tables rondes et expositions interdisciplinaires, la programmation des Journées des sciences humaines 2018 a su couronner le tout avec cette prestation unique et originale devant une salle plus que pleine.

Un homme impliqué

Nommé ambassadeur à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Sherbrooke en 2017, David Goudreault a lui-même passé du temps sur les bancs d’école de l’université pour compléter un baccalauréat en travail social en 2001. Aujourd’hui, il est non seulement travailleur social, mais aussi chroniqueur à La Presse, slameur et romancier. L’homme de 37 ans connaît une carrière diversifiée et un grand amour pour les arts et la culture québécoise.

Introduit par un mot de la vice-doyenne de la faculté, Annick Lessard, et du recteur de l’université, le professeur Pierre Cossette, le spectacle a débuté par un slam rythmé qui en appelle à la poésie, qui en appelle à la beauté dans le laid du monde. C’est dans un discours teinté de sensibilité, de lucidité et d’humour que le poète a transmis un message riche en émotions et en leçons. Il y raconte son dur parcours de vie personnelle, scolaire et professionnelle, qu’il entrecoupe par la lecture de poèmes et de slams percutants, en montrant à son public captivé le fruit d’une détermination et d’une persévérance acharnées. Avec son charisme et son habileté, David Goudreault joue avec la langue de façon à peindre des paysages littéraires époustouflants et à rendre à chaque mot la noblesse de ses lettres. C’est avec audace et enthousiasme qu’il s’est livré, à deux reprises, à un exercice de freestyle à l’aide des mots donnés par le public, ce qui a résulté à une composition lexicale étonnante, mais surtout hilarante entre « chaton », « tonnerre », « kaléidoscope » et « ornithorynque ». Mais si le ton se veut léger et chaleureux, il n’en demeure pas moins éveilleur et engagé. Le poète termine notamment son spectacle par les mots suivants : « La vie, c’est comme les mots : elle prend le sens qu’on lui donne. » Finalement, celui qui se dit « passeur » du flambeau de la passion mérite bien son titre, puisqu’il a allumé la flamme dans bien des regards cette soirée-là.

C’est avec humilité et attendrissement que David Goudreault a remercié son public et l’a invité à voir le spectacle complet le 9 octobre prochain au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke.


Crédit Photo @ Max Picard

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