Par Clara Prévosto
Profondément ancré au cœur de l’Université de Sherbrooke (UdeS) se cache un trésor botanique d’une valeur inestimable. Cet herbier, qui renferme plus de 20 000 spécimens botaniques, révèle un pan fascinant de l’histoire florale du Québec. À présent, cette collection exceptionnelle s’apprête à entrer dans une nouvelle ère, celle de la numérisation, ouvrant ainsi la voie à une accessibilité mondiale.
En 1963, le botaniste renommé Albert Legault jetait les bases de cet herbier, bien plus qu’une simple collection de plantes. C’était un effort minutieux pour préserver la richesse de la flore québécoise, et particulièrement celle de la région de l’Estrie. Ses spécimens réunissent les contributions de botanistes éminents, tels que le frère Marie-Victorin, le frère Rolland-Germain, et Samuel Brisson, participant tous à l’élaboration de cette collection unique.
Héritage florissant
Chaque année, la collection s’accroît grâce à la générosité de citoyennes et citoyens et aux personnes étudiantes qui s’impliquent dans le cours de travaux pratiques Flore du Québec. Les spécimens récoltés durant ces cueillettes enrichissent cette réserve florale. Entreposée dans des conditions de conservation optimales à la Faculté des sciences, cette collection offre une fenêtre sur l’évolution de la flore québécoise à travers le temps.
Enracinement numérique
Avec la numérisation en vue, l’herbier s’apprête à transcender les frontières physiques. Chaque spécimen sera méticuleusement capturé en format numérique, offrant ainsi la possibilité à des personnes chercheuses, étudiantes ou passionnées de botanique du monde entier d’explorer virtuellement cette collection singulière. Cette démarche dépasse les limites de l’enseignement classique, s’ouvrant aux esprits curieux et aux scientifiques dévoués, où qu’ils se trouvent.
L’innovation ne s’arrête pas là. L’herbier de l’Université de Sherbrooke rejoint le mouvement croissant de la science citoyenne. En collaboration avec des étudiants en informatique, une plateforme participative voit le jour. Cette initiative permettra aux amateurs de la nature et aux personnes chercheuses de contribuer à la richesse de cette collection en ajoutant des informations complémentaires aux images des spécimens d’herbier. Cela renforce les liens entre le grand public et la recherche scientifique, tout en élargissant la base de données globale de la biodiversité.
Fidèle à son héritage, l’herbier maintient le cap vers l’avenir. Fondé il y a plus de 60 ans, il incarne la persévérance de l’Université de Sherbrooke dans sa mission de conservation et de partage du savoir. Actuellement dirigé par la coordinatrice Rosalie Léonard, ce projet transmet sa passion végétale aux étudiants.
L’avenir de la botanique se dévoile, et l’herbier de l’Université de Sherbrooke, en ouvrant ses portes numériques, invite le monde entier à se joindre à cette quête passionnante de découverte et de préservation.
Crédit image: Michel Caron