Par Samuel Bédard
Une équipe de recherche de l’Université de Sherbrooke (UdeS) progresse à un rythme encourageant dans le développement d’un vaccin contre une forme agressive de cancer du sein. C’est ce que rapporte la professeure agrégée au département d’immunologie et de biologie cellulaire de l’Université de Sherbrooke, Lee-Hwa Tai. La chercheuse travaille depuis sept ans sur le projet avec une équipe composée de huit étudiants de l’UdeS.
Avec ces recherches, le groupe souhaite prolonger et améliorer de façon conséquente la vie des patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif. Ces formes de la maladie se traitent aujourd’hui difficilement via la chimiothérapie.
Comme l’explique Lee-Hwa Tai, ce type de cancer est « un sous-type très agressif. Il se développe plus rapidement, fait des métastases plus vite et survient surtout chez les jeunes femmes d’origine ethnique (africaine, asiatique ou latine) ».
Un succès qui passe par l’innovation
L’immunologue de profession mise sur un tout nouveau type de vaccin pour mener à bien ses recherches. « On essaie d’activer le système immunitaire de chaque personne pour le faire réveiller contre son propre cancer. Si on peut réveiller le système immunitaire contre les métastases, là on peut réduire les taux de mortalité. […] La vaccination thérapeutique contre les métastases, c’est complètement nouveau. C’est un domaine en pleine croissance. »
Le nouveau vaccin est destiné aux patientes pour qui les traitements traditionnels ne fonctionnent pas. Il pourrait, par exemple, être proposé à une femme aux prises avec des métastases après la chimiothérapie.
Des tests en laboratoire encourageants
Pour faire progresser la recherche, des versions miniatures de tumeurs ont été développées dans les laboratoires de l’UdeS. Des résultats encourageants ont été observés par l’entremise de tests réalisés sur des souris porteuses de cancer du sein. Les derniers résultats perçus par Lee-Hwa Tai et son équipe démontrent une certaine efficacité lors de l’administration d’une dose. De plus, l’administration de doses de rappel contribuerait encore davantage à améliorer la réponse immunitaire. Ces résultats encourageants poussent le groupe d’étudiants à se dépasser.
« Recevoir un diagnostic de cancer est déjà extrêmement stressant. Ce sont souvent des patientes plus jeunes qui se sentent démunies face à la situation, en manque de moyens et d’options de traitement », explique Nawal Amhis, étudiante à la maîtrise en immunologie.
« Je trouve ça vraiment excitant de pouvoir offrir à ces patientes-là un nouveau type de traitement, une nouvelle alternative qui est souvent plus efficace et qui comporte beaucoup moins d’effets secondaires que ce que d’autres types d’immunothérapie peuvent apporter », ajoute-t-elle.
Objectif 2030 pour les recherches
Malgré ces avancées prometteuses, plusieurs étapes restent à franchir avant que ce vaccin soit accessible au grand public. L’équipe sherbrookoise souhaite avoir suffisamment avancé ses travaux pour passer le bâton aux compagnies pharmaceutiques d’ici 2030. « Ce sont les compagnies qui ont plus d’argent et plus d’expertise qui vont pousser vers les études cliniques », explique Lee-Hwa Tai.
Source: Pixabay