Par Oumayma Anis
Le chercheur et professeur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke, le Dr David Fortin, innove dans son domaine en proposant un traitement pouvant prolonger la vie des patients atteints du cancer du cerveau.
« Partout où l’art de la médecine est aimé, il y a aussi un amour de l’humanité » disait Hippocrate. Le patient est au cœur des démarches du Dr Fortin, neurochirurgien et neuro-oncologue émérite travaillant au CIUSS de l’Estrie et au CHUS ainsi que professeur et chercheur à la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’UDES et au Centre de recherche du CHUS. La phase clinique d’un traitement novateur, qui pourrait prolonger la vie des patients pris avec une récidive du glioblastome, proposée par le Dr Fortin ainsi que son équipe est sur le point de prendre vie. Ce dernier affirme par ailleurs que « le but du traitement est de prolonger la vie des patients tout en s’assurant qu’ils aient une bonne qualité de vie. »
L’idée du traitement
Il s’agit du fruit de plusieurs années de recherches qui avaient pour but de trouver un moyen de contourner la barrière hématoencéphalique. Le Dr Fortin explique que cette barrière constitue un obstacle important pour l’administration des agents de chimiothérapie. La combinaison des savoirs sur les sels de platine et les savoirs en radiothérapie sont des éléments clés de la progression de la recherche. Notons que les sels de platine sont une catégorie de médicaments utilisés en chimiothérapie qui traverse la barrière hématoencéphalique. Le Dr Fortin et son équipe ont d’abord développé un modèle cellulaire suivi par un modèle animal et présentement ils sont rendus à la concrétisation clinique du traitement.
Le glioblastome
Selon la fondation canadienne des tumeurs cérébrales, le glioblastome est le cancer cérébral le plus agressif. Les tumeurs de ce cancer se produisent principalement dans les hémisphères cérébraux. Elles peuvent se développer dans d’autres parties du cerveau telles que le tronc cérébral. La cause exacte de ce cancer n’est pas encore connue. C’est une maladie rare qui a une incidence de 3-4 personnes pour une population de 100 000 personnes.
Le traitement en tant que tel
Le traitement vise à prolonger la vie des patients vivant une récidive du cancer. Une fois la récidive confirmée, la personne se fait opérer pour retirer la tumeur. Un échantillon de la tumeur est conservé afin d’être étudié en laboratoire. L’échantillon prélevé de la tumeur permet de voir comment les cellules réagissent à la chimiothérapie et à quel point les agents de chimiothérapie ont un effet toxique sur les cellules cancéreuses. Ces données permettent de moduler la dose. Couplée avec une nouvelle technique d’imagerie par résonance magnétique (IRM) développée par le Pr Martin Lepage, la synergie entre la chimiothérapie intra-artérielle et la radiothérapie pour traiter la récidive de glioblastome constitue la clé du traitement innovateur. La nouvelle technique d’IRM évalue la densité des vaisseaux ainsi que leur perméabilité. Corrélé aux autres résultats obtenus, cela permettra de prédire la quantité d’agents de chimiothérapie nécessaire. Le Dr Fortin affirme « qu’ultimement, le traitement sera personnalisé pour chaque patient. »
Le risque
Le Dr Fortin et son équipe ne pensent pas que le traitement proposé soit plus risqué qu’un autre. Dr Fortin affirme que d’après les données obtenues tout indique que le traitement est sécuritaire et il insiste sur le fait que l’étude est bâtie pour être sécuritaire. Il rappelle que le traitement commence par de petites doses de radiothérapie et que la dose est augmentée graduellement selon la réponse du patient et qu’il y ait une analyse et surveillance de la qualité de vie du patient tout au long du processus.
Le Dr Fortin est à la recherche de candidats provenant partout de la province pour participer à l’étude. Si vous êtes intéressés, vous pouvez vous adresser à Marie-Andrée Roy, infirmière en neuro-oncologie, au 819-346-1110 poste 75034.
Crédit Photo @ André Vuillemin, Spectre Média