Un centre de recherche ferme ses portes à l’UdeS 

C’est le 22 novembre dernier que nous avons appris que le Centre d’études du religieux contemporain (CERC) de l’Université de Sherbrooke (UdeS) allait fermer ses portes. En effet, les inscriptions ne seront plus disponibles dès la session d’hiver 2024. Cette fermeture est déjà couverte par les médias et une lettre ouverte a été signée par plusieurs corps professoraux dans le domaine, ce qui leur a permis de s’exprimer au courant de la semaine dernière.  

Le CERC n’admettra plus des personnes étudiantes au microprogramme en culture religieuse, au certificat en études du religieux contemporain, à la maitrise en études du religieux contemporain de même qu’au doctorat en études du religieux contemporain. Cette fermeture, qui attriste à la fois la communauté étudiante et le corps professoral de l’UdeS, est critiquée des collègues universitaires dans le domaine des études religieuses à travers le Québec qui dénoncent, par leur lettre ouverte, la nouvelle de la fermeture. Cette dernière, de manière complète, n’est donc pas pour demain. En effet, l’Université permet à la communauté étudiante déjà inscrite de terminer son cursus, mais n’acceptera plus d’inscriptions dans le centre.  

Un peu d’histoire  

Le CERC est le Centre d’études du religieux contemporain qui, anciennement, était la Faculté canonique de théologie qui a vu le jour en 1968 grâce au prêtre aumônier Lucien Vachon. Monsieur Vachon a travaillé sans relâche afin de recruter des personnes enseignantes pour mettre en place sa faculté, un domaine rare pour l’époque au Québec. Cette faculté a aussi connu de nombreux partenariats avec la France dans la recherche au début de son émergence. Il faut se rappeler qu’a la base, l’UdeS était un séminaire important au Québec et dans le domaine de la théologie. 

En 2015, la faculté s’est vue fermer ses portes en raison d’un manque d’inscription de personnes étudiantes. De plus, la faculté a voulu, par cette action, réorienter son approche. En effet, l’Université voulait modifier l’étude des textes canoniques en misant sur l’étude du religieux contemporain et en mettant l’accent sur le fait religieux dans nos sociétés et partout sur le globe. C’est donc dans la même année que le CERC a ouvert ses portes pour offrir un tout nouvel aspect aux études du religieux. De plus, les études dans le domaine ne seraient plus dans une faculté, mais maintenant dans un centre de recherches et d’études.  

Actuellement, le CERC compte environ 85 personnes étudiantes, dont 30 à la maitrise recherche ou en intervention spirituelle. La concentration intervention spirituelle est d’ailleurs unique au Québec, elle permet de former des diplômés dans la pratique de soins spirituels dans le domaine de la santé. Au doctorat et au certificat, on y compte environ une trentaine de personnes étudiantes.  

Pourquoi une fermeture?  

La communauté étudiante a été informée, il y a quelque temps, de la fermeture du CERC. La raison offerte à la communauté est celle d’une baisse importante des inscriptions. Malgré les hausses d’inscriptions depuis les dernières années, le nombre de personnes étudiantes reste encore insuffisant pour l’université. Par ailleurs, le CERC vit aussi de nombreux départs à la retraite de professeurs qui ne pourront pas être remplacés étant donné les ressources disponibles dans le domaine du religieux.  

L’Université tient aussi à souligner que les personnes de la communauté étudiante déjà inscrites au CERC pourront sans problème terminer leurs cursus scolaires, peu importe le niveau. L’UdeS prévoit aussi qu’à la de la fermeture du CERC, les personnes étudiantes intéressées à poursuivre des études dans le domaine du religieux contemporain pourront effectuer des recherches précises dans les autres facultés, mais dans une perspective plutôt interdisciplinaire.  

Il en reste que cette fermeture créera sans doute un vide en ce qui a trait à la recherche dans le domaine du religieux. Il est vrai que l’avenue de l’interdisciplinarité est intéressante. En revanche, il en reste qu’en cette fermeture résulte le départ un corps professoral important et bénéfique pour la recherche dans le domaine, notamment dans une des formations au deuxième cycle en intervention spirituelle. Ce programme d’intervention est très important dans le domaine de la pratique de soins spirituels dans le secteur de la santé. Considérant que l’UdeS était la seule université au Québec à offrir cette formation unique, un manque important sera à combler désormais.  


Crédits: Michel Caron

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