Table ronde : questions interculturelles, racisme et discrimination

Par Fanny Gendron

Le samedi 7 septembre avait lieu, à l’agora du Carrefour de l’information, une discussion sur des enjeux contemporains liés à l’immigration, tels que les questions interculturelles, le racisme et la discrimination. L’événement était organisé dans le cadre du projet « Ensemble contre le racisme et les discriminations, Sherbrooke en médiations culturelles » et prenait la forme d’une table ronde suivie de discussions avec le public.

La réalité sociale de l’immigration chez les femmes

La double discrimination

Lors de la discussion, un aspect qui a été soulevé est la discrimination vécue par les femmes immigrantes. Mariame Cissé, coordonnatrice de projet à la Fédération des communautés culturelles de l’Estrie, explique que cette discrimination envers les immigrantes est double car elle est appuyée sur des bases sexistes et racistes à la fois. L’approche intersectionnelle, présentée par Laura Anson, agente de développement et rapprochement interculturel, propose une justice sociale inclusive. Cette approche vise à établir des rapports plus égalitaires entre les individus. 

La situation précaire des immigrantes

La Fédération des communautés culturelles de l’Estrie se bat pour faire valoir les revendications des immigrantes. Les mesures qui leur sont offertes ne sont pas bien adaptées à leur situation et ne sont pas assez diversifiées. Selon Mme Cissé, les femmes immigrantes souffrent de dépression, d’isolement et de manque de confiance en elles. Cela provient du fait que les mesures qui leurs sont offertes ne sont pas bien adaptées à leur situation et ne sont pas assez diversifiées.

L’intégration par l’implication citoyenne

Selon Henry Mbatika, immigrant et citoyen de la ville de Sherbrooke, il y a un réel désintéressement au niveau politique de la part des immigrants et immigrantes qui ne réalisent pas que le pouvoir leur est accessible. Une piste de solution pour une intégration réussie serait que les immigrants et les immigrantes s’impliquent au niveau politique ainsi qu’au niveau social. L’implication faciliterait leur intégration dans leur communauté d’accueil.

Les peuples autochtones

De traditions en traditions

Depuis l’entrée en vigueur de la Loi constitutionnelle de 1982, les peuples autochtones peuvent revendiquer leurs droits reliés à certaines coutumes grâce à leur caractère ancestral. Claude Gélinas, professeur à la Faculté de théologie, d’éthique et de philosophie de l’Université de Sherbrooke, a présenté le cas d’une jeune Ontarienne de 11 ans atteinte de leucémie qui suivait de la chimiothérapie. La mère de la jeune fille a voulu mettre fin aux traitements médicaux afin de suivre un traitement découlant de la médecine autochtone. Suite à un procès et en invoquant le caractère ancestral du cas, les tribunaux ont donné raison à la famille. Un accord a finalement été conclu avec l’hôpital afin d’offrir un traitement mixte, ce qui a sauvé la jeune fille.

La couverture médiatique

La crise des médias et le manque de journalistes fait en sorte que la communauté autochtone est dépeinte comme étant constamment en crise. En effet, les journalistes se déplacent presque uniquement dans les cas de suicides, de meurtres, d’abus d’alcool ou de drogue. Marie-Ève Carignan, professeure au département de communications à l’Université de Sherbrooke, explique que la communauté autochtone est victime d’un problème de couverture médiatique. La solution de cette représentativité fautive : faire connaître les réalités de ces peuples en ayant, entre autres, du contenu local sur les territoires autochtones dans le but de briser l’isolement.


Crédit Photo @ Luis Quintero

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