Bourse au doc en psychologie : un pas dans la bonne direction 

Par Frédérick Turgeon 

Grâce à un partenariat avec Enseignement coopératif et apprentissage en milieu de travail Canada (ECAMT Canada), des bourses seront maintenant octroyées lors des stages des personnes doctorantes en psychologie. Il s’agit d’une aide précieuse pour nos futurs soignants 

Les stages du doctorat en psychologie de l’Université de Sherbrooke sont essentiels à la formation des psychologues de demain, cependant, ces stages sont aussi parfois synonymes de source d’anxiété et de problèmes financiers. C’est pourquoi un partenariat financier a été créé avec ECAMT Canada. Il permettra le financement de 144 000 $ pour le projet Vers une pratique professionnelle bienveillante et en santé. Les fonds permettront la création de 79 bourses remises aux personnes doctorantes en stage inscrites à l’une des trois spécialités offertes en psychologie à l’Université de Sherbrooke. De plus, une partie du financement sera utilisée pour créer des activités qui allieront des heures de formation pratique à un programme de santé mieux-être. Le but de cette dernière initiative? Aider à la réalisation d’un plan d’autosoins par la personne étudiante. 

Pourquoi ces bourses ont-elles été créées? 

La rémunération des stages au doctorat psychologie est un enjeu depuis longtemps selon Joanie Poirier, Présidente du Regroupement des étudiants et étudiantes des études supérieures en psychologie de l’Université de Sherbrooke (REESPUS) : « Le programme doctoral s’échelonne sur quatre ou six ans et est d’une telle ampleur que les doctorant.e.s ont de la difficulté à occuper un emploi pendant leurs études. Avant l’obtention du partenariat avec ECAMT Canada, nos étudiant.e.s nous rapportaient souvent que cela leur occasionnait une importante précarité financière ou de l’anxiété liée à la durée de leurs études et à l’absence de revenus. » 

Est-ce que c’est assez?  

Lorsque questionnée par Le Collectif, la présidente explique que : « Les bourses sont un excellent encouragement pour les stagiaires et une très belle reconnaissance de la part du milieu académique. Or, de nombreuses mesures gagneraient à être ajoutées pour revaloriser les programmes de soin et combler les manques actuels dans les services publics ». On comprend qu’il s’agit donc d’un pas dans la bonne direction, un premier pas pour atteindre une situation où le travail de psychologue et les études doctorales deviendront plus attirants. Deux exemples d’action supplémentaire sont proposés par la Présidente du REESPUS pour séduire la relève à exercer comme psychologue au public : « une augmentation significative du revenu annuel [et] une plus grande autonomie professionnelle ».  

La présidente du REESPUS met aussi l’accent sur l’aberrance entre les grands besoins de relève dans les domaines de soins et le nombre minime de partenariats financiers dans ces domaines, rendant ceux-ci moins accessibles et moins attirants. Elle ajoute que « [ces métiers] sont au centre des besoins et des services offerts à la population ». 

Malgré tout, la présidente du REESPUS insiste pour valoriser l’initiative : « Cette subvention, qui est le fruit d’un travail de collaboration et de concertation entre la direction départementale et l’Association étudiante, aura des retombées concrètes sur le parcours de nos étudiant.e.s et sur leur équilibre de vie et nous tenons à témoigner notre plus sincère reconnaissance ». La situation n’est pas parfaite, mais elle donne espoir pour l’avenir de la relève, conclut Joanie. 


Crédit image @ Unsplash

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