Par Dorian Paterne Mouketou
Après avoir voté pour une grève en soutien aux membres du SPPUS (Syndicat des professeures et professeurs de l’Université de Sherbrooke), les étudiantes et étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines, emboitant le pas des autres associations facultaires, ont décidé de faire du piquetage hier pour une levée de cours, empêchant ainsi même les chargées et chargés de cours d’enseigner ou de passer les examens.
Un désir d’unir les forces
Alors que le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université de Sherbrooke (SPPUS) a prolongé ses journées de grève pour faire pression sur la direction de l’Université, les étudiantes et étudiants de plusieurs facultés ont voulu soutenir les professeurs dans leur bataille. Voulant emboiter le pas des autres associations étudiantes, l’AGEFLESH a jugé bon d’organiser une assemblée extraordinaire à l’auditorium de la Faculté de sciences (D2-1060). Celle-ci s’est déroulée le mardi 21 février en fin d’après-midi, arrivant ainsi à un accord positif de grève générale en soutien aux membres du SPPUS. Alors que 193 personnes se sont prononcées en faveur d’une grève, 104 autres ont voté contre. Enfin, 12 derniers ont préféré s’abstenir.
Piquetage pour une levée de cours
Voulant une levée de cours, les étudiantes et étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines se sont donné rendez-vous ce mercredi 22 février pour faire du piquetage en soutien aux professeures et professeurs de l’Université de Sherbrooke. Les rencontres ont eu lieu à 8 h 50, à 12 h 50, à 15 h 50 et à 18 h 50 pour ainsi empêcher la tenue des cours et des examens. Presque une cinquantaine d’étudiantes et d’étudiants sillonnaient les couloirs de la Faculté hier, surveillant minutieusement les salles de cours et s’assurant qu’aucune activité pédagogique ne s’y déroule. Ce piquetage s’annonce comme la suite de l’adoption de la grève votée la veille à l’assemblée extraordinaire par l’AGEFLESH. Le coup a donc été réussi, puisque les activités pédagogiques n’ont pas pu avoir lieu à la Faculté des lettres et sciences humaines.
D’autres facultés également en grève
Avant que l’AGEFLESH se lance dans l’aventure, plusieurs autres associations facultaires et départementales avaient déjà amorcé le pas. Les associations générales des étudiantes et étudiants en droit (AGED) et en sciences (AGES) ont voté pour une grève symbolique alors qu’en éducation (AGEFEUS), on avait également voté en faveur d’une grève allant de pair avec celle des membres du SPPUS, soit 12 jours. Les associations de 2e et 3e cycle, telles que l’association des étudiantes et étudiants de maîtrise et de doctorat en histoire de l’Université de Sherbrooke (AEMDHUS) et notamment l’association générale des étudiantes et étudiants de travail social (AGEETS), ont aussi voulu se « battre » aux côtés des professeures et professeurs.
Y a-t-il des ententes entre le SPPUS et la direction de l’Université?
Alors que nombreux sont ceux qui s’attendent à un accord positif entre la direction de l’Université de Sherbrooke et son corps enseignant, voilà qu’on a appris hier que celle-ci a envoyé une mise en demeure contre le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université de Sherbrooke (SPPUS) après que deux de ses membres aient pris la parole lors d’une assemblée générale étudiante (La Tribune). Cette mise en demeure illustre ainsi l’intransigeance de l’institution face à son personnel enseignant. Le SPPUS a annoncé sur son site internet qu’il y avait eu des négociations en ce 21 février afin de parvenir à un accord. Toutefois, l’organisme déplore le fait que la direction de l’Université de Sherbrooke « tente de faire une utilisation abusive du Code du travail en limitant [le droit des professeures et professeurs] et en interdisant l’accès à des lieux publics ». Néanmoins le syndicat ne veut pas abandonner et soutient vouloir continuer à défendre les intérêts de ses membres. Sur son site web sppus.net, on peut lire la phrase suivante : « NOUS IRONS ET NOUS PARLERONS », visant à dénoncer la ligne dure qu’adopte la direction de l’Université envers son personnel enseignant, comptant 428 professeures et professeurs. Une action collective de soutien au comité de négociation du SPPUS était prévue ce matin 23 février de 8 h 45 à 10 h devant l’hôtel Delta de Sherbrooke.
Crédit photo © Dorian Paterne Mouketou