Partir à l’étranger : s’informer pour mieux agir!

Par Ariane Lacerte

Issue d’une première collaboration entre l’École de politique appliquée et le bureau des relations internationales de la faculté de médecine, la conférence sur les trois aspects essentiels du développement international à comprendre afin d’y travailler a eu lieu le 3 avril dernier. La conférence sous forme de discussion, animée par Pr Gabriel Blouin-Genest, avait pour but de faire réfléchir sur les enjeux des stages à l’étranger. Le Collectif vous présente les éléments importants à se rappeler avant de partir.

Plusieurs programmes universitaires offrent la possibilité de faire des stages à l’étranger et la différence de culture entre pays amènent les participants à se poser des questions sur comment bien se préparer et comment agir une fois rendu sur place. Ce questionnement a donc inspiré une conférence sous le thème de trois aspects essentiels du développement international. Ces trois aspects, soit la gestion de projet, l’éthique et la santé ainsi que la sécurité durant les stages internationaux, étaient discutés grâce à des questions que des étudiants/professeurs déjà sur le terrain ou en voie d’y aller ont posé sous forme de vidéo. Le but premier de la discussion était de partager ses expériences concernant les activités internationales et, alors, de faire avancer les projets de développement à l’international.

La sécurité à l’étranger

Anick Baribeau, professeure à la faculté d’éducation, a demandé aux panélistes : comment s’assurer de la sécurité d’un groupe d’étudiantes et d’étudiants? Madame Baribeau et un autre superviseur accompagneront un groupe d’une trentaine d’étudiants pour un stage à l’international au Bénin, alors elle veut s’assurer de la sécurité de tous. François Couturier, professeur au département de médecine de famille, responsable de l’appui au développement international en santé et panéliste invité, a conseillé à madame Baribeau de faire une bonne évaluation des risques avant de partir. La préparation avant le départ est essentielle, mais Monsieur Couturier conseil aussi de discuter avec le groupe sur les dangers possibles. Le Bénin est notamment reconnu pour ses nombreux accidents sur la route ou la possibilité d’attraper la malaria ou encore de se faire mordre par un serpent, ce genre de sujet est donc essentiel à aborder avec les participants avant de quitter le sol canadien. Si les risques ne peuvent pas être éviter, il faut penser à un moyen de diminuer l’impact. Monsieur Couturier conseille à madame Baribeau de faire, avec les participants, une liste de mesures de sécurité qui devront être respectées tout le long du voyage pour diminuer le risque d’accident. Il croit également que si ce sont les participants qui font la liste de mesures, ils risquent de la respecter davantage. Il conseille aussi le buddy system où chaque étudiant doit surveiller un autre et s’assurer de sa sécurité.

L’éthique en voyage, un enjeu indispensable

La question sur l’éthique a été posée par Eugénie Larente-Richer, étudiante de l’École de politique appliquée et en stage au Costa Rica. En tant que coopérante féminine et canadienne, Eugénie est confrontée à des situations de relations hommes/femmes très différentes et avec lesquelles elle doit composer. Elle se demande donc comment faire pour s’assurer d’agir correctement. Carole Vallois, professeure au département de médecine de famille et panéliste invitée, fut la première à répondre à Eugénie. Bien que nous ayons la chance de vivre au Québec où l’égalité hommes/femmes n’est pas si mal, ce n’est pas le cas dans tous les pays. La lutte pour l’égalité des droits n’est pas aussi avancée dans chaque pays et ceci est un élément clé à comprendre avant de partir. Mme Vallois mentionne notamment que lorsque nous partons en stage à l’étranger, nous sommes des invités et nous devons donc nous adapter à leur réalité. Elle conseille avant le départ de bien s’informer sur la culture de l’endroit. Aller s’informer sur internet ou demander à des anciens étudiants qui ont déjà fait un stage au même endroit. Elle conseille aussi de regarder plus que la culture en général, s’informer sur la religion, sur l’équité hommes/femmes, s’informer sur le taux d’éducation du pays et de regarder la manière dont les habitants semblent s’habiller. Il est aussi important de comprendre que, dans un même pays, la culture peut changer de la ville à la campagne. Elle conseille de s’informer à savoir si la ville où vous allez est plutôt traditionnelle ou moderne. Lors des premiers jours sur place, l’observation du comportement des habitants est primordiale. Il n’y a pas seulement que des vêtements déplacés qui peuvent vous mettre dans des situations délicates. Madame Vallois conseille de toujours se vêtir de manière assez prude et modeste et s’assurer que les vêtements vont avec l’environnement. La relation hommes/femmes est aussi à observer. Au Québec, une femme qui touche le bras d’un homme ne dérange en rien, mais dans certains pays la bulle personnelle est plus mince. Encore une fois, pour bien interagir avec le sexe opposé, il faut observer les habitants interagir entre eux.

La gestion d’un projet à l’international

Julien Boucher, étudiant à l’École de politique appliquée, qui participe au stage en Tanzanie, a posé comme question : quels sont les éléments essentiels à tenir en compte dans la conception et la mise en œuvre d’un projet de coopération internationale et quels en sont les principaux défis? Le Dr Maiga Mahame, partenaire Malien, a pu répondre à la fameuse question de Julien. La chose primordiale pour qu’un projet de coopération internationale soit une réussite est l’implication de la communauté. Il est très important que la population se sente concerné pour qu’une trace du projet soit laissée dans la communauté. Une deuxième chose très importante selon Dr Mahame est l’implication humaine. Il faut y mettre du cœur et avoir confiance en la communauté. Il y a aussi les relations humaines qui pèsent dans la balance. Le docteur explique que pendant environ quinze ans, le stage en santé à l’international n’apportait rien aux étudiants maliens et aux étudiants internationaux. Les étudiants n’y mettaient pas assez de cœur pour y apprendre quelque chose. Avec les années, les responsables de stages internationaux ont compris que mettre du cœur au projet est la clé de l’avancement.

Si vous êtes intéressés par l’intégral de la discussion, vous pouvez vous rendre sur le compte YouTube du Service de soutien à la formation de l’Université de Sherbrooke.  Pour en savoir davantage sur les stages qui vous sont offerts, renseignez-vous auprès de votre responsable de programme. Avant de partir, faites vos recherches pour ne pas vous mettre dans des situations délicates. Bon voyage!

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