Minimiser l’impact environnemental du ciment 

Par Clara Prévosto 

Dans le cadre d’un partenariat innovant, l’Université de Sherbrooke (UdeS) et Pyrowave s’engagent dans un projet de recherche financé à 1,25 million de dollars par PRIMA Québec, Mitacs et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). L’objectif est d’améliorer la production de ciment afin de répondre aux exigences de réduction des gaz à effet de serre (GES) du gouvernement du Canada. Ce projet pourrait considérablement réduire les émissions, car le béton, principalement composé de ciment, figure actuellement comme deuxième produit le plus consommé au monde après l’eau. 

La Faculté de génie prendra part au projet et les chercheurs y participant seront dirigés par le professeur William Wilson, membre éminent du Centre de recherche sur les matériaux, les infrastructures et les bâtiments durables de la Faculté de génie. Ce groupe sera dédié à la mise au point de ciments à faibles émissions de carbone. En collaboration avec l’entreprise Pyrowave, ce projet novateur repose sur l’électrification des processus chimiques, avec l’utilisation de micro-ondes pour remplacer le combustible dans la transformation du calcaire en ciment. 

Situation critique 

Le professeur Wilson souligne que la production conventionnelle de ciment Portland produit jusqu’à trois milliards de tonnes par année de CO2. Sa fabrication est même considérée comme la deuxième source de GES la plus importante à travers le monde vu son statut comme produit de base industriel. Ce sont 35 % des GES émis qui proviennent de l’utilisation de combustibles fossiles pour transformer le calcaire en ciment tandis que l’autre 65 % est dégagé lors de la réaction de réduction du calcaire. Avec sa demande à la hausse, les émissions du ciment ne feront qu’accroître si rien n’est fait. 

Béton à faibles émissions 

Heureusement, l’approche révolutionnaire des experts vise à réduire de près de 35 % les émissions de gaz à effet de serre associées à la production de ciment. C’est en effet grâce à des micro-ondes que l’équipe de recherche espère mener ce projet à bien. Cette technologie permettrait aussi de produire un flux concentré de CO2 provenant de la décarbonatation du calcaire, facilitant ainsi sa capture et par le fait même, réduisant les coûts des opérations. 

Formation d’experts pour un ciment vert 

Le projet, d’une durée de quatre ans, formera ainsi une nouvelle génération de professionnels hautement qualifiés. Il regroupera au total trois doctorantes ou doctorants, deux postdoctorantes ou postdoctorants et même deux stagiaires qui auront la chance de faire partie de cette aventure. 

Cette collaboration entre l’Université de Sherbrooke et Pyrowave représente une avancée significative dans la transformation de l’industrie cimentière vers une production plus durable et respectueuse de l’environnement. Elle contribue ainsi aux objectifs climatiques du Canada et ouvre la voie à une réduction substantielle des émissions de CO2 sur une échelle mondiale. 


Source: Canva

Scroll to Top