Par Samuel Bédard
Dans un effort pour encadrer les activités d’intégration et éviter les débordements, l’Université de Sherbrooke a annoncé une nouvelle série de mesures qui seront mises en place dès la prochaine rentrée.
Cette décision est une réponse directe aux dérapages observés dans les intégrations en biologie. En mars dernier, des étudiants du département ont dénoncé, par l’entremise d’une enquête de Radio-Canada, les épreuves aux programmes de leur intégration. Ceux-ci ont rapporté avoir subi des traitements dégradants tels que l’arrosage forcé avec de l’urine animale ou encore, des incitations à se dénuder en public. Ces révélations avaient amené la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, à envisager l’interdiction complète de la pratique au cégep et à l’université.
De nouvelles directives plus strictes
Un nouveau guide de 18 pages destiné aux comités organisateurs a été publié il y a quelques jours. Le document stipule que des sanctions seront appliquées en cas de manquements graves. Parmi les directives, l’Université prévoit la suspension des activités d’un programme ou d’un groupe pendant deux ans si des infractions sérieuses sont constatées.
Les activités d’intégration, qui s’étalaient sur une période allant jusqu’à une semaine, doivent désormais se limiter à un maximum de deux jours. Ces journées pourront être scindées en demi-journées non consécutives. Les comités organisateurs doivent dorénavant soumettre un plan détaillé pour approbation avant le 14 juin. Ce programme doit être validé par le ou la responsable de la sécurité de l’Université et par un représentant ou une représentante de la faculté concernée.
De nouveaux principes directeurs moins permissifs
L’Université a également défini six principes directeurs pour encadrer les activités d’intégration :
• Respecter les personnes et leur choix de refuser de participer à certaines activités. Aucune forme de conduite humiliante, offensante ou abusive n’est tolérée ;
• S’assurer de l’aspect sécuritaire des activités, en identifiant entre autres des personnes responsables en cas de problèmes ;
• Proscrire les activités considérées comme dégradantes, comme les jeux de pouvoir ou les jeux à connotation sexuelle ;
• Respecter l’environnement ;
• Observer la réglementation de l’Université sur la vente et le service de boissons alcoolisées, en évitant par exemple les activités de calage ;
• Encourager la consommation responsable et faciliter l’accès à des rafraîchissements non alcoolisés.
La direction de l’UdeS assure qu’une attention particulière sera accordée aux lieux et aux moments où les manquements ont été observés l’année dernière. Les comités organisateurs doivent proposer des alternatives claires pour éviter tout type de débordements.
Tolérance zéro pour les groupes para-initiations
Outre les nouveaux principes directeurs, le guide cible également les comportements et les rôles encouragés par des groupes « clandestins » tels que les Team Spirit Judge et les blacklists. Ces groupes rassemblent un petit nombre d’étudiants et étudiantes particulièrement dégourdis, sélectionnés en avance pour intensifier les festivités.
Pour contrer ces pratiques maintenant proscrites, les personnes organisatrices et bénévoles devront dorénavant porter des vêtements distinctifs avec leur nom complet visible. Le port de masque est aussi strictement interdit pour les responsables des activités.
Ces mesures visent à créer un environnement plus respectueux et sécuritaire pour toutes les personnes étudiantes afin qu’elles puissent profiter d’une expérience positive et inclusive.
Source: Université de Sherbrooke