L’UdeS emploie des mesures légales contre un ancien enseignant « climatosceptique » 

Par Samuel Bédard 

L’Université de Sherbrooke mène présentement une bataille judiciaire pour protéger la directrice de son Université du troisième âge contre un ancien enseignant accusé de harcèlement.

L’Université de Sherbrooke (UdeS) mène présentement une bataille judiciaire pour protéger la directrice de son Université du troisième âge (UTA) contre un ancien enseignant accusé de harcèlement. Selon des documents judiciaires, Alain Bonnier, ancien conférencier de l’UTA, aurait envoyé plusieurs courriels «vexatoires» à la directrice Monique Harvey après que cette dernière ait remis en question le contenu de ses cours. 

Dans cette poursuite, l’UdeS demande à la cour d’interdire à Alain Bonnier « de communiquer directement ou indirectement » avec Monique Harvey, et ce « par quelque moyen que ce soit, y compris par personne interposée, par courriel, par courrier, par message texte, sur les réseaux sociaux ou tout autre moyen ». 

Un conflit persistant 

Les faits présumés auraient débuté dès 2013 alors que Monique Harvey a eu vent de divers incidents impliquant des revendications et le non-respect de certaines règles par Alain Bonnier. 

En avril 2023, deux étudiants inscrits au cours de M. Bonnier intitulé « La fabuleuse histoire de la terre » ont déposé une plainte auprès de Mme Harvey. Ils alléguaient que Bonnier tenait un discours « climatosceptique concernant le dérèglement climatique et ses effets sur l’humain et la planète ». 

Sur son site web, le physicien de formation, affirme qu’« il n’y a pas vraiment d’urgence climatique et que la nécessité de réduire radicalement nos émissions de GES ne repose sur aucun fondement scientifique ». 

En réponse à cette plainte, Mme Harvey a demandé au professeur et conférencier de fournir les présentations et les références utilisées dans son cours. Selon la plaignante, cette requête effectuée par téléphone aurait fait enrager Alain Bonnier qui se serait mis à parler fort et de manière agressive, empêchant Harvey de s’exprimer, selon les documents judiciaires. 

Des courriels harcelants 

Face à cette situation, Monique Harvey a sollicité l’appui de l’UdeS afin de porter plainte contre l’individu. Alain Bonnier aurait alors multiplié les courriels à l’attention de Mme Harvey et de Luc Touchette, vice-doyen et secrétaire de la Faculté d’éducation, en mettant en copie invisible des étudiants de l’UTA. Ces courriels, qualifiés de « vexatoires » et « condescendants », ont plongé Monique Harvey dans une « cabale sans fin », selon la poursuite. 

Un litige financier 

Alain Bonnier a également mêlé des questions financières à son différend avec Mme Harvey. En septembre 2023, il a invité des étudiants de l’UTA à une conférence-débat en affirmant que l’Université de Sherbrooke avait accepté de payer la moitié du prix d’entrée, ce que l’établissement réfute catégoriquement. 

Le 13 novembre 2023, l’UdeS a envoyé une mise en demeure à Bonnier pour qu’il cesse d’utiliser les courriels des étudiants et les noms des représentants de l’UdeS dans ses communications. Cette mise en demeure visait également à empêcher Bonnier de communiquer avec les représentants de l’UdeS et de l’UTA, en particulier avec Monique Harvey. 

Afin de ne pas compromettre le processus judiciaire qui pourrait encore se résoudre à l’amiable, Alain Bonnier et l’Université de Sherbrooke ont refusé de commenter l’affaire. 


Crédits: Michel Caron

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