Par Léa Béliveau
Au Québec, les institutions universitaires se démarquent que ce soit par leurs champs d’expertise ou leurs méthodes pédagogiques. L’Université de Sherbrooke (UdeS) est ainsi reconnue pour ses programmes appliqués et ses méthodes pédagogiques plus près du marché du travail.
C’est en 1955 qu’a vu le jour la quatrième faculté de l’Université de Sherbrooke. Communément nommée Faculté de commerce, celle-ci a su se développer afin de devenir l’École de gestion telle que nous la connaissons aujourd’hui. L’UdeS est une institution qui a toujours mis l’enseignement appliqué de l’avant et l’École de gestion est l’exemple regroupant application des connaissances et pratiques responsables.
Les débuts de la pédagogie appliquée
Dans un premier temps, il faut savoir que l’École de gestion possède un historique très intéressant. Quatrième faculté à émerger sur le campus principal, celle-ci est tout d’abord dirigée par des comptables agréés et des hommes d’affaires. Grâce à ces bénévoles, l’Université a pu compter sur ses premiers directeurs afin de mettre en place la Faculté de commerce. Avec seulement 18 personnes étudiantes dès la première année, et un corps professoral de 11 personnes, elle offre un baccalauréat de quatre ans équivalent à ce que l’on connait aujourd’hui sous le nom de baccalauréat ès arts.
La situation géographique du campus principal pousse la faculté à offrir un cursus anglophone afin de répondre aux attentes du marché du travail. Malgré plusieurs controverses, les inscriptions ne cessent d’augmenter et d’autres programmes voient ainsi le jour. Toujours dans la perspective de répondre aux besoins du marché du travail, la Faculté de commerce change de nom pour celle de Faculté d’administration. De nombreux programmes sur les trois cycles se développent et font rayonner l’UdeS. C’est en 2016 que le nom École de gestion est mis en place afin de refléter plus précisément la panoplie de programmes. Du commerçant à l’administrateur, c’est maintenant une école formatrice des gestionnaires de demain.
Dans un contexte de compétitivité, l’UdeS, afin de maintenir sa hausse d’inscription, tend à se démarquer selon ses valeurs. En effet, l’idée centrale est d’offrir une formation universitaire qui répond le plus possible aux besoins du marché du travail et donc de la société. Dans ce contexte, l’UdeS se voit donc réviser ses cours et ses formations afin de mettre en place un éventail de concentrations, mais aussi d’offrir enseignement magistral et application des connaissances dans un contexte plus près de la réalité.
L’une des démarches mises en place par l’Université est la création de créneaux d’expertise. Cette mesure offre à la communauté étudiante la possibilité de pallier quatre enjeux importants, soit la pratique de gestion responsable, l’organisation intelligente, le développement économique et politique publique et fiscale ainsi que l’entrepreneuriat.
Le Centre Lemaire – apprendre en redonnant
Depuis quelques années, l’École de gestion met en place des cours plus axés sur la gestion responsable, mais aussi sur l’enseignement appliqué qui redonne à la communauté. C’est par le biais du cours ADM 651 – Moi, gestionnaire socialement responsable, un cours de tronc commun offert au baccalauréat en administration des affaires (BAA), que l’enseignement de la pratique responsable est davantage mis de l’avant. L’UdeS a toujours offert une formation générale près de ses valeurs, mais la mise en place de cours plus spécifiques ne fait que la faire rayonner.
Le programme du BAA a toujours tenu une ligne directrice d’année en année. Par contre, étant donné que l’humain tout comme la société évoluent, l’École de gestion s’est toujours réinventée pour former des gestionnaires qui répondent aux enjeux actuels. Avec principalement la question environnementale et le fait que l’UdeS est un leader en développement durable, le programme du BAA s’est ainsi adapté à la nouvelle réalité.
Le cours d’ADM 651, en collaboration avec le Centre Lemaire et le Programme d’intervention dans la communauté (PIC), propose une formation générale qui se démarque. Les personnes étudiantes qui suivent ce cours se voient assigner un mandat dans l’optique de la gestion responsable en collaboration avec un organisme à but non lucratif (OBNL) ou une municipalité dans la région de l’Estrie ou de la Montérégie. Ce mandat non fictif permet aux personnes étudiantes de proposer des solutions dans la gestion responsable, sous le biais d’un mandat tout au long de la session, qui servira ensuite à l’OBNL avec lequel elles travaillent. C’est donc en apprenant les rudiments de la gestion responsable que la communauté étudiante redonne des outils à la communauté.
Il faut savoir que le projet n’est qu’à ses débuts, mais rayonne assurément déjà dans la région. C’est avec plus de 100 partenaires, et 1 482 mandats complétés sur les deux territoires que le Centre Lemaire permet le développement de la formation en gestion responsable. La méthode pédagogique qu’offre ce cours permet d’apprendre ce qu’est la gestion responsable, mais également de développer l’instinct responsable chez les personnes étudiantes qui seront les gestionnaires de demain. De plus, ce travail d’équipe permet de sortir du cadre des entreprises privées. Une majorité de la population étudiante ne provient pas de Sherbrooke, ce qui rend intéressant le projet qui tend à faire connaitre de quoi le territoire estrien est composé. Enfin, cette pratique pédagogique permet de vivre la réalisation d’un mandat en équipe afin de développer ses capacités dans le domaine, et ainsi de représenter plus précisément la réalité du marché.
L’enseignement magistral dans l’avenir
La réalité du marché du travail force les institutions d’enseignements à s’adapter aux diverses réalités. Les nombreuses approches qu’utilise l’UdeS démontrent une évolution possible dans les méthodes d’enseignements, ce qui la distingue des autres institutions. L’émergence de ces nouvelles manières d’apprendre prendra-t-elle la place, dans l’avenir, des méthodes magistrales traditionnelles ?
Crédit image @UDS