Par Samuel Harimanana, responsable des médias et de la recherche pour la CEVES
Cette année encore, la semaine de la décroissance revient à l’Université de Sherbrooke. Organisée par la FEUS en partenariat avec le Remdus, celle-ci se déroulera pendant la semaine du 11 novembre. Une foule d’activités sont prévues au pavillon E1 et un peu partout dans la ville. Le but est de susciter la discussion autour du thème de la décroissance et d’en promouvoir les pratiques. Au programme : conférences, micro-ouvert, projections de film, expositions artistiques, ateliers de confection de bougies et bien d’autres encore, le tout dans une ambiance conviviale et festive.
La décroissance en économie classique
Certains la craignent alors que d’autres en rêvent : la décroissance est un concept qui polarise. Pourtant, autant dans les discussions informelles que dans les médias ou la sphère académique, la décroissance n’est pas toujours clairement définie. Ainsi, en 2018, Luc Savard et Dorothée Boccanfuso, deux professeurs de l’École de Gestion à l’UdeS, la définissaient comme : « une réduction de l’activité économique. […] En économie, nous appelons ces périodes des récessions ou dépressions ». Pour ces deux professeurs, la décroissance ne serait pas souhaitable, car elle mènerait à une augmentation du chômage, de l’instabilité sociale, de la pauvreté et des inégalités. Définie ainsi, pousserait-elle sincèrement certaines personnes à la désirer ?
La décroissance contemporaine : un concept politique
En fait, on peut distinguer deux usages du terme de décroissance. La définition donnée par les deux professeurs correspond à celle de l’économie classique : il s’agit d’un constat sur l’état de l’économie. Mais le terme « décroissance » est aussi utilisé pour désigner une conception politique. Soit l’idée selon laquelle la production de richesses (mesurée par le produit intérieur brut, le PIB) ne devrait pas être le but premier de l’économie, car elle ne mènerait pas forcément à l’augmentation du bien-être de la population. L’objectif principal de l’économie devrait alors plutôt être d’améliorer la santé et le bonheur de la population, tout en respectant les limites planétaires. Bien que les conceptions de la décroissance soient variées, elles se rejoignent sur plusieurs éléments : adhérer à des modes de vie plus sobres pour respecter l’environnement, s’interroger sur la place du travail dans nos vies et repenser l’économie à une échelle plus locale.
La décroissance à l’UdeS
Les associations étudiantes vous invitent donc à une véritable réflexion collective autour du thème de la décroissance. Toute la semaine du 11 novembre, des activités seront organisées au pavillon de la vie étudiante. Il sera même possible d’amener son contenant réutilisable pour le remplir de riz, de couscous ou de lentilles, ou de venir donner ou échanger des vêtements. Le 16 novembre, la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) animera un micro-café au café Baobab, autour du thème « Ralentir ». Une belle occasion de se rencontrer, de s’exprimer et d’en apprendre plus sur cette vision de la société !
Source: FEUS