Le nouveau Front d’action collective 

Par Justine Danis 

Des membres du FAC lors de la manifestation pour le logement social 

Un nouveau regroupement a vu le jour, celui du Front d’action collective (FAC). Fondé, grâce et à la suite du campement palestinien qui a eu lieu cet été sur le campus. Le FAC est un mouvement rassemblant des associations et des militants engagés dans les luttes idéologiques de gauche. Qu’il soit question d’anticapitalisme, de défense de l’environnement, de la lutte contre les oppressions ou de promotion d’une meilleure démocratie, le FAC sera présent afin de dénoncer le système. 

Nous nous sommes entretenus avec les deux porte-parole du FAC Assy Si Ali et Charles Taillon, tous deux étudiants aux cycles supérieurs à l’Université de Sherbrooke, pour nous en dire davantage sur la mission, les motifs et leurs actions à venir. 

Depuis sa création, trois associations de l’Université de Sherbrooke ont déjà rejoint les rangs du Front. On note la présence de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES), du Parti communiste révolutionnaire (PCR) et de la Solidarité pour les droits humains des Palestiniens et Palestiniennes (SDHPP UdeS).  

Les fondements et les débuts du FAC 

Le but ultime de cette création est définitivement de regrouper les militants sous une même bannière, celle du Front d’action collective. Grâce à l’initiative du campement propalestinien, les deux porte-parole nous ont confié qu’ils avaient relevé que plusieurs d’entre eux étaient mobilisés dans différents secteurs.  

Alors, ils ont eu l’idée de fonder ce Front afin de rassembler le plus de militants, puisqu’ils luttent tous en quelque sorte contre le même problème, celui du système. Assya Si Ali mentionne que peut-importe ce qui mobilise les membres, qu’il s’agisse de la justice climatique ou de la lutte des classes sociales, ultimement, se sont tous des répercussions du système établi. 

Le FAC se donne la mission de rassembler les gens, mais aussi de développer une conscience de militantisme à propos de différents enjeux. « Si on comprend l’environnement, sans comprendre qu’il a des impératifs économiques, qu’il a de la lutte des classes là-dedans. Au final, on n’est pas vraiment capable de comprendre l’ensemble du problème et de le prendre dans son entièreté. S’attaquer à un seul front, ça divise les luttes, alors qu’au final tous ces gens-là militent pour toutes ces causes. », explique Charles Taillon. 

Le FAC souhaite créer des mouvements, mais aussi participer à des initiatives qui existent déjà. Nous allons pouvoir les retrouver lors de la marche pour la justice climatique qui aura lieu le vendredi 27 septembre, puisqu’ils en sont les co-organisateurs. 

Comme mentionné plus haut, l’idée a émergé lors du campement propalestinien cet été. Ils ont laissé planer la suggestion d’un regroupement étant donné que le campement, à ce moment, était la priorité. Les étudiants étaient très occupés avec les venues récurrentes de la sécurité.  

L’histoire du démantèlement 

On ne peut pas parler du campement sans évoquer le démantèlement. La sécurité est arrivée le jeudi 4 juillet à 7 h du matin pour démanteler les installations. Pour mettre en contexte, le camp a été établi pendant 53 jours. Assya, étudiante en droit, mentionne que les tribunaux avaient reconnu le droit de faire un camp.  

Cependant, selon la politique de l’Université de Sherbrooke, la sécurité a le pouvoir de créer des règlements administratifs et de les faire appliquer. Les porte-parole nous confirment qu’ils ont reçu des demandes de la sécurité telle que de retirer les bâches, qui leur servait d’abri contre la pluie et le soleil, en pleine saison d’été. 

Le campement propalestinien reproche et critique les investissements de l’Université de Sherbrooke. Les co-porte-paroles blâment le comportement et la rupture du dialogue avec le rectorat de l’UdeS. Ils étaient aussi en désaccord par rapport au fait que la sécurité jouait un rôle d’intermédiaire dans cette situation. 

Ensemble, Assya et Charles ont reçu 11 plaintes disciplinaires à leurs dossiers académiques. Ces plaintes ont un réel impact sur les étudiants, individuellement. Cela peut affecter une demande d’admission, une candidature ou même une future carrière. Les deux porte-parole nous affirment que cela n’est pas sans pression. Ils réussissent tout de même à passer au-delà de ces mentions disciplinaires puisqu’ils agissent selon leurs valeurs et leurs convictions. Ils nous ont confirmé avoir reçu une plainte pour avoir refusé de retirer leurs tentes. Or, les tentes étaient installées sur un campement reconnu devant les cours de justice. 

Encore à ce jour, les deux étudiants déplorent le fait qu’ils n’ont toujours pas récupéré tout le matériel à la suite du démantèlement.  

Le Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS) et la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS) ont tous les deux apporté leur soutien au mouvement. En prêtant des chapiteaux ou en adoptant des positions, Charles et Assya sont reconnaissants de l’aide que ceux-ci ont présentée.  

Un effort commun pour une grève 

Assya nous informe qu’au bout d’un moment, il était de plus en plus difficile d’obtenir des gains avec le campement. À l’heure actuelle, la campagne Palestine est lancée sur le campus de l’UdeS. C’est un mouvement observable dans plusieurs institutions scolaires au Canada, afin de potentiellement déclencher une grève pour la Palestine. Les membres du FAC ont déjà commencé à mettre beaucoup d’énergie et de temps afin de déployer cette campagne, tout en menant celle pour l’environnement, avec la manifestation.  

L’action collective pour tous 

En somme, cette coalition a l’objectif d’être plus grande qu’une association universitaire. Parmi leurs membres, on retrouve des activistes d’autres institutions scolaires comme le Cégep de Sherbrooke et l’Université de Bishop’s. Charles Taillon indique qu’il y a également des militants sur le marché du travail qui s’implique au sein du FAC. « S’ils sont prêts à s’engager, il y a de la place chez nous! » disent-ils. 


Source: FRAPU

Justine Danis
Cheffe de pupitre CAMPUS at Journal Le Collectif

Dynamique et avide de nouvelles aventures, elle plonge avec enthousiasme dans le Collectif en tant que cheffe de pupitre pour la section Campus. Grande passionnée de la vie universitaire, ce poste est pour elle l’occasion rêvée. Après avoir gradué au baccalauréat en science politique, elle entame une maîtrise en communication marketing, afin d’enrichir son expérience acquise dans le secteur municipal. Elle saura mettre en lumière l’Université de Sherbrooke, en romantisant ou en démontrant la réalité du campus d'une manière unique et captivante. Vous découvrirez le campus comme vous ne l'avez jamais vu. 

 

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