Par Rayane Baïtiche
Le 4 avril prochain aura lieu une conférence scientifique organisée par le Regroupement étudiant des chercheurs et chercheuses en sciences de l’Université de Sherbrooke (RECSUS). Après onze forums de recherche, le thème de l’événement sera cette année L’humain 2.0. Des conférenciers de Sherbrooke, Montréal et Québec viendront discuter de transhumanisme au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke.
Une définition qui prend sa place
Le transhumanisme est une approche interdisciplinaire qui cherche à augmenter l’espérance de vie. D’ailleurs, le transhumanisme doit son avènement au progrès de la science et des techniques grâce auxquelles la santé des humains peut être améliorée. Par exemple, le transhumanisme bloque le processus de vieillissement, améliore les conditions physiques et les capacités cognitives et émotionnelles des êtres humains. Le développement technique permet de surmonter les limites biologiques de l’espèce humaine et révolutionne la société. Le transhumanisme englobe divers domaines, notamment l’ingénierie génétique, l’intelligence artificielle, la robotique, les biotechnologies, le téléchargement de données du cerveau humain dans un ordinateur, la nanotechnologie ou encore la médecine pharmaceutique. De plus, la communauté scientifique imagine dans un avenir proche que les médicaments pourront modifier la personnalité de chacun pour la rendre plus persévérante, plus créative, plus empathique envers les autres et même plus sociale si la personne souffre de timidité.
Les enjeux sociaux d’une technologie développée
Bill McKibben, un journaliste américain, avertit que le transhumanisme peut « approfondir le fossé entre les nantis et les démunis ». La crainte au cœur de la recherche repose sur le pouvoir attribué aux personnes qui disposent de ces nanotechnologies. Qu’en est-il si une personne malveillante y avait accès? Ou à l’inverse, qu’en est-il si les nanotechnologies étaient réservées à certaines personnes pendant que les autres en seraient privées? Ce danger pourrait justifier, au nom de l’égalité des chances, l’interdiction de l’utilisation de ces technologies au même titre que le dopage dans les sports. Certaines universités aux États-Unis ont d’ailleurs déjà interdit la consommation de médicaments psychotropes qui visent strictement l’optimisation des performances scolaires. Qui plus est, un des risques connus associés à la consommation de comprimés stimulant l’activité mentale, tel le Ritalin, est la diminution de la créativité.