Le Défi têtes rasées de Leucan à l’UdeS organisé par la FEUS – Récit de l’expérience de Rodrigue Turgeon

Crédit photo © Laurence Poulin & Rodrigue Turgeon

Par Laurence Poulin

J’ai eu la chance de m’entretenir avec Rodrigue, participant au Défi de cette année, et d’avoir ses impressions face à cette expérience d’envergure.  L’événement s’est déroulé comme les précédents, lors d’un 5@11 du jeudi, et ce, devant la Faculté de génie. 

  1. Qu’est-ce qui t’as motivé à t’inscrire au Défi têtes rasées?

Ça va avoir l’air gratteux, mais je pouvais quand même pas passer à côté de l’occasion de me faire couper les cheveux gratis direct à la job.

Non mais sérieux, je dois dire que jusqu’à tout récemment, je faisais encore partie de ceux qui se croyaient prémunis de cette affliction terrible. Bien pire que d’avoir été diagnostiqué personnellement d’un cancer, quelques-uns de mes proches, bien plus en santé que je ne le suis, ont reçu cette désastreuse nouvelle. Ça te décalisse un esprit de party sur un pas pire temps. Dans ma relation avec ces gens que j’aime, je sais très bien que je ne pourrai jamais me transformer en remède miracle. Or, j’ai bien vite compris que ce que je pouvais leur apporter importait bien plus qu’une prescription. Pour les personnes en processus de guérison, ce qui fait toute la différence, c’est le soutien, le réconfort et l’amour que nous pouvons leur apporter. Que ça passe par une fin de semaine à « krasher leur couch », partager un bon repas, simplement rire OUBEDON par une tonte de cheveux.

Ce que j’apprécie de cette initiative, c’est que toutes les participantes et tous les participants sont jetés, voire lancés sous les feux de la rampe et bénéficient dès lors d’un moment privilégié de faire part à leur entourage de ce qui les touche particulièrement dans cette cause. Certains exhorteront leurs proches à financer la recherche, d’autres choisiront de plaider pour le soutien des malades en fin de vie. Au final, on s’aperçoit bien vite qu’il existe un nombre pratiquement infini de raisons d’appuyer Leucan. Ce qui compte, c’est que celles et ceux qui sont touchés par le cancer puissent échanger, trouver le support en livrant leurs états d’âme, et ce, tout en soutenant les malades, en honorant les survivantes et les survivants, en évoquant la mémoire de celles et ceux qui nous ont quittés.

  1. As-tu des supporters qui t’accompagneront/te couperont les cheveux pour ce grand moment?

Je n’aurais jamais cru ça possible, mais oui! J’en ai même qui m’ont écrit pour me dire qu’ils ne pourront pas être présents et qui insistent pour avoir un enregistrement vidéo. Mais bien franchement, j’ai comme l’impression que mes amies et amis me trouvent un peu débile et je crois que c’est plus pour rire de moi qu’ils veulent assister à la tonte. Et je vis bien avec ça!

  1. Accordes-tu une grande importance à ta tignasse?

C’est juste la première fois de ma vie que je les porte aussi longs, alors franchement : pas pentoute. Mais puisque tu me poses la question, j’avouerais que d’une certaine façon, je me sens redevable envers ma crinière en ce sens qu’elle m’aura permis de décoller cette fichue étiquette de « petit gars de droit conservateur ».

  1. De quand date ta dernière visite chez le coiffeur?

J’ai enlevé à peu près rien, genre un pouce et quart en arrière pour égaliser le tout, le 28 avril 2016, à 14 h 30 au salon « Chez Guevara » sur la rue Ball. Je capotais ben raide parce que je voulais justement me les faire couper à la Che pour épater la galerie en me déguisant en mon idole à notre bal de finissant plutôt que de me mettre en costard.

Mais avant ça, ça remontait à avril 2015 au même moment que mon dernier rasage de barbe. C’était tout juste avant mon tumultueux voyage sac-à-dos en Asie, question d’avoir l’air propre au moins une fois dans l’été. J’ai bien fait parce que dès le départ, on a été six jours sans se laver.

  1. As-tu réussi à atteindre l’objectif que tu t’étais fixé de 2000 $? Comment tu t’y es pris pour récolter tes dons? 

Non je ne l’ai pas atteint, mais à quelque part, je savais dès le départ que c’était assez ambitieux comme objectif. Au moment de passer sous le tordeur, je serai quelque part aux alentours de 300 $. PAR CONTRE! J’ai conclu un marché du tonnerre avec le père de mon ami qui s’est engagé à me donner 500 $ si je garde un rond de cheveux de 2 pouces de large au beau milieu de ma tête pendant une semaine.

Ça va tellement être dégueux… Ça va tellement être drôle!

J’ai vraiment hâte de faire peur aux caissières des dépanneurs. Juste à y penser, ça me donne le goût de me déguiser en espèce de je-sais-pas-trop-quoi-de-creep pour pousser ça à fond! Une semaine de rires à confronter le ridicule, vraiment, tout le monde est gagnant.

  1. Comment envisage-tu la repousse? Le retour de ta coupe ou bien tu oses le changement?

Dans ma tendre enfance, mes deux plus grands frères, armés du clipper à mon beau-père, nous avaient tapés après des chaises, mes deux autres frères plus jeunes et moi, un jour en revenant de l’école. Quand ma mère est revenue du travail, ce sont cinq espèces de petits rats et un gros tas de cheveux qu’elle a trouvés au lieu de ses beaux enfants bouclés. C’était vraiment drôle et je suis certain que ça va l’être autant ce jeudi.

Pour la suite, on verra! J’aime le changement alors c’est pas dit que je ne me trouverai pas autre chose à faire avec toute cette masse indomptable avant qu’elle ne me quitte à jamais. En ce moment je pense à adopter la coupe de Björn, le fils de Ragnar  Lothbrok dans les deux premières saisons de la série Vikings. L’affaire c’est qu’avec mes maudits cheveux frisés en bataille, je suis vraiment contraint dans les possibilités. Pis moi le gel… pas capable!


 

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