Courte trêve émotive dans la lutte aux changements climatiques 

Par Raphaël Francis, porte-parole de la CEVES UdeS   

En tant que militants écologistes, on peut avoir l’impression que le poids du monde repose sur nos épaules. Il ne faut pas beaucoup d’articles de médias pour vivre de l’aliénation et du désespoir. C’est cette situation qui a motivé la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES) à organiser une soirée rassembleuse, engagée et pleine d’espoir pour remonter le moral trop souvent à plat de ceux qui militent pour la préservation de la vie.  

Dans la rue et dans les médias, nous exprimons notre colère et notre indignation face au désintérêt manifeste de la classe dirigeante envers la crise climatique et écologique. Cependant, derrière tout message politique se cache une grande gamme d’émotions. L’ambiance chaleureuse du Café 440 a fourni l’environnement parfait pour les vivre et les exprimer.  

La décroissance : une utopie? 

La soirée a commencé avec une conférence du philosophe de la décroissance, Louis Marion. Puisque la soirée s’inscrivait au sein de la semaine de la décroissance, organisée par la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS), il s’agissait d’un invité tout indiqué. Les participants ont eu droit à un beau discours sur les mécanismes destructeurs du capitalisme, l’obsolescence de la croissance économique, les nombreuses lacunes du développement durable et les solutions qu’apporte la décroissance à tous ces problèmes systémiques. C’était une parfaite occasion pour les participants de pousser leur réflexion sur des enjeux sociétaux concrets et sur le monde qu’ils voudraient voir demain. 

Certains diront que la décroissance est utopique. D’autres diront la même chose à propos d’une croissance exponentielle et infinie au sein d’une planète finie. Le débat sur la question est toujours ouvert, et c’est pourquoi la décroissance a inspiré le thème de l’utopie pour le micro ouvert. Cela a incité une dizaine de personnes à présenter des numéros en lien avec leur utopie : discours politiques, expérience sociale et poèmes émotifs entrecoupés par des chansons entraînantes. Des performances diversifiées à l’image des émotions que vivent ceux qui militent pour la préservation de l’environnement.  

La soirée s’est conclue sur un spectacle de Sébastien Côté, un artiste folk engagé originaire des Cantons-de-l’Est. Sébastien est venu chanter ses textes sur l’environnement, la justice sociale, la santé mentale et sa région d’origine, qu’il affectionne profondément. En parfait accord avec sa guitare, il a conclu avec une chanson où il expose sa propre vision de l’utopie tout en invitant les personnes du public à vivre et militer pour leur propre vision utopique. Une fin magnifique pour une soirée remplie de douceur.  

Retour à la réalité  

Le but de la soirée était de permettre à des personnes militantes de vivre et d’exprimer leurs émotions, et cela n’est pas possible sans l’ouverture d’esprit et l’inclusivité des participants. Bien que la CEVES soit un comité étudiant, le public et les participants étaient caractérisés par leur diversité, autant en termes d’âge, de genre que de types de performance. Toutes les présentations furent bien reçues, la participation était active, et la soirée peut être considérée comme un succès. En espérant que ces belles émotions aient pu donner force et espoir à des militants qui en ont toujours besoin, dans un monde où nous sommes loin d’en faire assez pour préserver notre propre planète. 


Crédits: Nicolas N.

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