Au front pour la rémunération 

Par la FEUS 

Le mouvement étudiant connaît un regain de vie et de coopération par une mobilisation commune d’envergure ayant comme thème les stages non rémunérés dans les systèmes publics et parapublics. Une conférence de presse a été tenue par la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS) sur le sujet. 

L’historique de la mobilisation 

La mobilisation pour la rémunération date déjà de nombreuses années. Une des pierres angulaires de la lutte des associations étudiantes d’aujourd’hui a été posée en 2001, lorsque le gouvernement du Québec a annoncé un crédit d’impôt pour inciter les entreprises à rémunérer leur stagiaire. Aucune disposition du genre n’a été accordée au milieu public, au grand désarroi des futures enseignantes, travailleuses sociales, infirmières et bien d’autres stagiaires.  

Après un saut dans le temps, une partie du mouvement se mobilise en 2018, ce qui mène à la compensation pour les internats en psychologie. Par la suite, aussi en 2018, voit le jour la première mobilisation massive par l’entremise de la Campagne de revendications et d’actions interuniversitaires pour les étudiants et étudiantes d’éducation en stage, revendiquant la rémunération du stage 4 en enseignement.  

Le gouvernement répondra en mettant sur pied le programme de bourses pour la persévérance des stagiaires, qui sera fermé peu de temps après. Devant l’inaction gouvernementale sur le sujet, les comités unitaires sur le travail étudiant se créent en 2017, menant à la campagne stagiaire en solde en 2019. Devant le mécontentement général, le mouvement étudiant hausse le ton en 2023 avec une grève de plusieurs semaines à l’UQAM, d’une semaine à Rimouski et d’une autre d’une semaine à l’Université du Québec en Outaouais. 

La FEUS en campagne 

Suite à cette mobilisation de masse, l’Union Étudiante du Québec (UEQ) déclenche également une campagne durant la session d’automne. La FEUS déclare publiquement joindre le mouvement national le 19 septembre 2023 durant une conférence de presse. Le message de la Fédération étudiante est clair : avec les problèmes de pénurie de main-d’œuvre et la précarité étudiante, la rémunération des stages devrait être la priorité. Durant 25 minutes, les associations étudiantes ont eu la chance de s’exprimer sur le sujet. Parmi les arguments retenus, la représentante de l’association de science infirmière, Angela Manfred, a exprimé sa frustration devant l’incohérence des stages dans son domaine. Elle critique le fait que plusieurs personnes en soins infirmiers sont déjà membres de l’ordre professionnel, et qu’elle serait payée pour le même travail effectué à temps partiel hors d’une session d’étude. Jonathan Blouin, de l’association d’éducation, explique que le dernier stage de son programme implique une prise en charge complète de la classe attitrée, soit le travail que ferait normalement une enseignante rémunérée. 

Une hiérarchisation des programmes d’étude 

En plus du stress financier que les stages non rémunérés font vivre aux personnes étudiantes, presque chaque association a dénoncé la hiérarchisation des programmes qui s’accentue. Une disparité claire entre les programmes d’étude du milieu privé typiquement masculin, qui eux ont leur stage salarié, et ceux du milieu public typiquement féminin avec des stages non rémunérés, est observée. Cette hiérarchisation accentue la dévalorisation des professions des services publics déjà présente, qui s’exprime principalement par les conditions de travail difficile des enseignantes, des infirmières, des travailleuses sociales et d’autres professions du système de la santé et des services sociaux. 


Source: Canva

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