Mar. Juin 25th, 2024

Par Elizabeth Gagné 

Le 15 janvier marque la naissance de Martin Luther King Jr. Il est connu pour son activisme pacifiste notamment pour le droit civil et l’émancipation des Noirs durant les années 60 aux États-Unis.  

Né en 1929 à Atlanta aux États-Unis, Martin Luther King devient un pasteur baptiste à Montgomery en Alabama. Il obtiendra son doctorat en théologie à l’Université de Boston en 1955. Nous sommes dans des années ou la ségrégation raciale est un fléau. Les Noirs font face à un système raciste ou la justice est quasi inexistante. L’activisme de Martin Luther King Jr dans ce contexte est remarquable. L’ascension de cet homme dans la sphère médiatique et culturelle est d’autant plus légendaire.  

Le « boycott » des bus de Montgomery  

Cet évènement sème le début des mouvements de lutte contre la ségrégation raciale. Il s’agit également d’un moment fort dans l’ascension du leadership de Martin Luther King. Comme dans plusieurs autres États de l’époque, l’Alabama de 1955 exerce la ségrégation raciale. Elle prend diverses formes, mais elle se reflète davantage à travers la séparation physique des Noirs et des Blancs dans les lieux publics. Partout, on pouvait y voir des affiches et des pancartes indiquant « Colored entrance only », « Colored Waiting Room » ou encore « Exlcusive Colored Theater », explique Jeff Wallenfeldt, éditeur de l’Encyclopédie Britannica.  

Tout était séparé afin que les Noirs et les Blancs ne soient pas ensemble. En Alabama, la ségrégation se répandait dans les toilettes, les restaurants, aux abreuvoirs et même jusqu’à certains trottoirs de rue. Les bus aussi étaient séparés. L’arrière était réservé aux Noirs et le devant aux Blancs. S’il arrivait qu’un Blanc n’ait plus de place assise, eh bien, un Noir était dans l’obligation de lui céder sa place assise. C’est ce qui est arrivé à Rosa Parks. En effet, alors qu’un Blanc lui a demandé de lui céder sa place, Rosa Parks a refusé. Cet épisode a mené au « boycott » des bus.  

À l’époque, la majorité des chauffeurs de bus étaient noirs, soit près de 75 % des chauffeurs, selon Jeff Wallenfeldt. A suivi une véritable paralysie du système des transports. Le « boycott » fut un tel succès, que l’organisation Montgomery Improvement Association (MIA) a décidé de soutenir le boycottage qui a duré plus de 13 mois. Ce « boycott » a été organisé par plusieurs leaders de la communauté noire, dont Martin Luther King qui a été élu président du MIA. Ce dernier s’est avéré être un orateur de talent qui suscitait la confiance et l’espoir de ses pairs pour l’avancement des droits civils.  

Un discours intemporel 

Cette phrase célèbre, « I have a dream », est connue de toutes les générations depuis. Elle a été prononcée le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial à Washington. Cette journée a été marquée par un discours, mais également par l’ampleur et l’importance de cette marche qui a eu lieu le même jour. Durant les années 50 à 60, plusieurs manifestations contre le racisme et la ségrégation ont eu lieu à travers les États-Unis. Elles ont pris de plus en plus d’ampleur.  

Celle du 28 août 1963 a marqué l’histoire. Plus de 250 000 personnes ont alors décidé de se réunir afin de manifester pacifiquement à l’encontre des lois racistes et de l’injustice que vivaient les personnes de couleur aux États-Unis, selon Radio-Canada. Durant cet évènement d’envergure, la majorité des manifestants était des personnes de couleur, mais pas seulement. Certains membres du Congrès ainsi que certains artistes comme Paul Newman et Marlon Brando faisaient également partie des manifestants. À la tête de cette marche, des leaders de la communauté noire, dont Martin Luther King, ont pris la parole.  

C’est durant cette manifestation historique que le fameux discours fut prononcé. Il a fait écho à travers le monde et l’année suivante, Martin Luther King a reçu le prix Nobel de la paix afin d’honorer ses actions pacifiques. Également, en 1964, le successeur de John F. Kennedy, Lyndon B. Johnson, a fait adopter le « Civil Right Act » rendant la ségrégation illégale aux États-Unis. Ce discours monumental, qui a été diffusé sur les trois plus grands réseaux de télévision de l’époque, a retenti à travers le monde et pour les générations futures. Si ce discours est aussi connu, c’est également à cause de sa grande beauté lyrique et par ses analogies profondes à la constitution et à la bible. Il s’agit d’un texte d’une immensité qui n’aurait pu être exécuté avec une telle éloquence que par Martin Luther King.  

L’assassinat d’un homme plus grand que nature 

Martin Luther King Jr était venu à Memphis au Tennessee pour soutenir des travailleurs en grève. Le 4 avril 1968, le pasteur a reçu une balle dans la tête mettant fin à ses jours. Martin Luther King, devenu une icône de la lutte contre le racisme, a été victime de la haine. Il se situait sur le balcon du Motel la Lorraine, lorsqu’un partisan de la ségrégation a pris son arme et a tiré le coup de feu fatal en direction du pasteur. Le suspect, James Earl Ray, a été arrêté en juin à l’aéroport de Londres-Heathrow. Il a été condamné à 99 ans de prison. La mort de Martin Luther King a entraîné une vague de réactions sans précédent. Plusieurs émeutes ont éclaté dans plusieurs villes à travers les États-Unis. Certaines émeutes, plus violentes, comme celles se déroulant à Baltimore et Chicago, ont fait des victimes et des blessés.  

La mort du pasteur a bouleversé le monde, mais surtout les communautés noires. Cependant, le rêve de Martin Luther King Jr ne s’est pas éteint le 4 avril 1968. Sa mémoire est à jamais préservée à travers son rêve. « I have a dream that my four little children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin but by the content of their character. » 


Source: Britannica

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

Cheffe de pupitre CULTURE

Étudiante à la maîtrise en histoire, Elizabeth a toujours été passionnée par les arts et la culture. Travaillant de pair avec ses collègues depuis 2022 à promouvoir le programme des Passeurs culturels à la faculté d’éducation, elle travaille également depuis un an au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke. Intriguée par tout ce qui nous rend profondément humains, elle souhaite élargir et approfondir le sens de la culture en proposant des articles parfois hors normes.