Par Simon RD
Dans quelque temps, un an se sera déjà écoulé depuis que ce qu’on appelle le coronavirus aura débuté sa purge, et ainsi mis le Sapiens sur le plancher et les autorités mondiales sur le pied d’alerte. Lors du premier confinement en mars dernier, ces autorités parlaient déjà d’un vaccin, qui serait impératif pour que les citoyens puissent retrouver une certaine liberté. Où en sommes-nous avec la question de la vaccination ?
L’un des termes auxquels le public a été indéniablement exposé, depuis la pandémie, c’est celui de l’immunité collective. D’ailleurs, on se rappellera que beaucoup de leaders d’opinion, y compris les médias, ont parlé du cas de la Suède, qui avait refusé de confiner sa population et de fermer les commerces dès la première vague, ceci au nom de cette fameuse « immunité collective ». Certains voyaient la Suède comme un modèle dans la gestion plus souple de cette crise, et c’est légitime.
Force est toutefois de constater qu’en date d’aujourd’hui, selon l’Agence France-Presse, la Suède a décidé de resserrer ses mesures face à une immunité qui n’est jamais vraiment arrivée. Selon l’Agence publique de la santé du pays, il y aurait 33 843 cas de confirmés dont 4029 décès, ce qui a été suffisant comme constat pour inciter les autorités suédoises à resserrer les mesures de manière significative.
Le fait que la COVID-19 procède à une hécatombe aux États-Unis suggère fortement que le monde fait face non seulement au même virus virulent et dangereux, mais aussi que diminuer et même sous-estimer cette pandémie implique un risque considérable. L’immunité collective, en contexte de pandémie ou d’épidémie, n’est-ce pas un concept qui relève de l’utopie ? Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il semblerait que oui.
Selon cette organisation, jamais dans l’histoire une telle stratégie n’aurait été utilisée pour vaincre ces situations. Encore là, quelques recherches dans l’histoire s’imposent afin de valider ces propos. Une chose est sûre, la Suède n’a pas réussi son pacte avec l’immunité collective. Peut-être parce qu’immunité collective implique la mort des plus vulnérables.
La lumière au bout du tunnel
Depuis le début du confinement, les autorités parlent d’un vaccin à l’étude. Les gouvernements mettent tout l’espoir d’un déconfinement dans ce vaccin. Or, au Canada, au début du mois de novembre, le ministère de la Santé et des Services sociaux a manifesté une grande prudence en nuançant la question autour de la vaccination. En évoquant des « incertitudes scientifiques », cette autorité de la santé rappelait que la vaccination ne voudrait pas nécessairement dire un déconfinement total et un assouplissement des mesures sanitaires. À ce propos, comment voir l’espoir derrière tout cela, pendant que les humains attendent avec impatience de retrouver leur liberté, et pendant que le temps des fêtes approche ? La lumière au bout du tunnel…
Coup de théâtre, cette semaine, on apprenait que le géant pharmaceutique Pfizer serait en voie de produire un nombre faramineux de doses du vaccin contre le coronavirus (le nouveau). Développées par la société allemande BioNTech en collaboration avec Pfizer, les deux firmes affirment qu’elles seraient en effet tout près d’un « dépôt de demande d’autorisation en urgence ». (Radio-Canada) Si tout va bien, la vaccination pourrait débuter en décembre prochain. De surcroît, le Canada aurait réservé jusqu’à 414 millions de doses de vaccin de différentes firmes pharmaceutiques.
Bémol
Selon le premier ministre Justin Trudeau, certains vaccins pourraient poser d’importants problèmes de logistique, surtout au niveau de la réfrigération pour l’entreposage, ce qui nous amène à réfléchir sur comment va se dérouler la distribution de ces fameux vaccins. Quand on lit à travers les médias et les documents publics, on se questionne aussi sur la véracité de l’existence d’un vaccin sans danger, vu la vitesse des essais cliniques. Récemment, on apprenait que le vaccin, élaboré par la firme Moderna cette fois, serait efficace à 95 %, donc pas à 100 %. Bien entendu, cette production de vaccin, voire sa création, se développe à une vitesse probablement trop accélérée vu sa complexité, mais c’est une situation d’urgence.
Anti-vax…
À travers les réseaux sociaux et dans la rhétorique de certains partisans de la version anti-vaccin, on stipule que Bill Gates voudrait vicieusement nous implanter une puce à travers le vaccin. En fait, c’est légitime d’y croire vu que personne ne peut prouver le contraire (l’hymne au créationnisme). Honnêtement, il faut consulter les documents qui parlent de l’affaire Snowden ou même regarder le documentaire The Great Hack pour se rendre compte qu’on n’a même pas besoin de nous insérer une puce pour voler nos informations et violer notre droit à la vie privée.
Souvent par ignorance, on donne déjà instinctivement nos données aux corporations. Il n’est pas rare que Google vous présente le palmarès de vos déplacements du mois… le consommateur est le produit. Enfin, il faudrait plus se poser des questions sur l’éthique ou le comportement mercantile des industries pharmaceutiques.
Enfin…
Le 18 novembre, on nous annonçait que la firme allemande Pfizer stipulait que le vaccin serait encore plus efficace que prévu. Or, la vraie inquiétude reste toujours celle de la liberté et de la santé mentale d’autrui. Quand viendra-t-il ce jour du déconfinement ? Combien de temps encore serons-nous confinés et combien de temps encore les PME devront-elles rester sur le qui-vive ? Que nous restera-t-il après le vaccin ? Combien en sortiront indemne et que ferons-nous de ces dépressions, ces détresses, ces solitudes ?
Un Noël incertain approche et l’on appréhende le pire : la solitude de ces gens seuls et démunis. Ceux qui profitent du temps des fêtes pour vivre le bonheur d’être entouré, de profiter de ces lumières bleues et rouges qui éclairent le paysage blanc, un blanc nordique québécois. Tous ces câlins, tous ces becs et tous ces sourires perdus, à l’attente du messie en capsule. Tout semble si nébuleux qu’on ne peut que s’accrocher au rêve et à l’espoir. C’est probablement le seul moyen de ne pas sombrer dans le trou noir d’une incertitude incommensurable. Après l’ostie sur la langue, l’aiguille dans la chair.