Par Dorian Paterne Mouketou
Gratuité scolaire, salaire minimum à 15 $, protection de l’environnement, rémunération des stages obligatoires, place des jeunes en politique, besoin de changement manifesté par les électeurs, débat électoral… tels sont les enjeux qui animent la campagne électorale de Christine Labrie, candidate solidaire dans Sherbrooke, rencontrée par Le Collectif afin de commenter quelques sujets traités dans l’actualité politique récente.
Interrogée à son bureau de circonscription de Sherbrooke situé sur la Well Nord, Christine Labrie a prêté une oreille attentive à nos questions. Seule femme dans cette course électorale dans Sherbrooke, la candidate de Québec solidaire est mère de trois enfants, chargée de cours à l’Université de Sherbrooke et étudiante en doctorat en Études féministes à l’Université d’Ottawa. Sensible aux enjeux qui touchent les femmes, elle doit également concilier travail, études, famille et, depuis quelques semaines, politique! Pour Christine Labrie, l’éducation est fondamentale dans une société.
On veut que chacun puisse étudier dans le domaine qu’il veut, peu importe le revenu de sa famille.
QS veut la gratuité scolaire du CPE au doctorat
Québec solidaire entend alléger la facture des parents en période de rentrée scolaire, et ce, du CPE au doctorat : « Notre projet de société repose vraiment sur l’éducation. On est certain que c’est un investissement. On a besoin d’avoir une société qui est aussi scolarisée que possible pour répondre aux défis qui s’en viennent. On sait aussi qu’en matière de santé, on a une population qui est éduquée », soutient la candidate mère de trois enfants poursuivant en même temps son doctorat à l’Université d’Ottawa. « On veut que chacun puisse étudier dans le domaine qu’il veut, peu importe le revenu de sa famille », complète-t-elle. Québec solidaire prévoit utiliser l’impôt sur le revenu pour financer cette mesure.
Parallèlement, Québec solidaire a l’intention d’alléger le travail des enseignants et de combler le déficit de l’effectif dans l’enseignement postsecondaire. Le parti veut donner plus de ressources aux enseignants du primaire et du secondaire pour mieux encadrer les élèves ayant des difficultés particulières dans l’intégration du milieu scolaire. Il démontre la volonté de régler le problème d’achalandage au cégep et à l’université, là où Mme Labrie croit qu’il y a une plus grande capacité d’étudiants.
QS propose la rémunération des stages obligatoires
En plus d’augmenter le salaire minimum à 15 $ dès le premier mandat, Québec solidaire voudrait également instaurer une rémunération des stages obligatoires. « En 2018, au Québec, quand on fait un travail, on doit être rémunéré. On veut une politique nationale des stages ». a lancé la candidate. Christine Labrie déplore que la plupart des stages ne sont pas couverts ni par la CSST ni pour les politiques contre la discrimination et le harcèlement. « Les stages doivent être rémunérés s’ils sont obligatoires », a-t-elle conclu sur ce point. Quant au salaire minimum, la candidate brandit avec un brin d’indignation : « En ce moment, le salaire minimum ne permet pas de sortir de la pauvreté ».
On ne peut ignorer la question environnementale
Un des sujets qui fait la particularité de Québec solidaire est l’environnement. Christine Labrie est d’avis que c’est un enjeu qui préoccupe beaucoup les jeunes. « C’est une question qui revient souvent. Ici, à Sherbrooke, les gens veulent savoir ce qu’on propose en matière d’environnement parce qu’ils sont conscients de notre principal défi en ce moment », a-t-elle reconnu. « Tous les partis sont en faveur de la lutte contre les changements climatiques, mais ils n’ont pas tous des propositions pour y arriver, par exemple. Nous, on a déjà annoncé qu’on voulait interdire l’annonce de véhicules à essence en 2030; on veut électrifier les transports; on a annoncé des investissements massifs en transport en commun », finit-elle.
Un besoin de changement?
La candidate solidaire de l’Estrie croit que les gens ont de plus en plus d’engouement envers la politique au Québec. « J’entends beaucoup sur le terrain, les gens veulent s’informer, veulent prendre le temps de comparer toutes les options sur la table. Ils savent qu’il y a quatre partis… On traverse des défis aussi de société qui font en sorte que les gens savent que les gens qu’on va élire cette année doivent être en mesure de répondre à ces défis correctement et ils prennent ça très au sérieux », a-t-elle déclaré. « À Québec solidaire, on sent cet engouement-là du fait qu’on a une option qui est assez différente de celle des autres partis. Ça intéresse les gens, ils sont de plus en plus curieux. C’est la première fois qu’on fait une aussi grosse campagne. Les citoyens et citoyennes voient nos propositions, ils sont plus en mesure d’identifier ce que Québec solidaire pourrait apporter au Québec comme société, ce que ça pourrait changer à leur quotidien. »
L’aile jeunesse : un « club-école »?
Québec solidaire est le seul des quatre partis dans cette campagne électorale à ne pas avoir une cellule jeunesse constituée. Interrogée sur cette particularité, Christine Labrie soutient : « Pour nous les jeunes font partie intégrante de Québec solidaire. Ils sont le même titre que tous les autres membres. Ils ne sont pas relégués dans une classe à part. Les jeunes font partie de l’élaboration du projet de société qu’on propose et ils peuvent occuper toute la place qu’ils veulent dans le parti ». Québec solidaire ne veut donc pas d’un « club-école » au sein du parti. « D’ailleurs, c’est un parti qui est assez jeune au niveau de son membership. Je pense que la réception est là, on n’a pas besoin d’avoir une aile jeunesse. Ils savent que l’approche de Québec solidaire, le projet de société qu’on propose, répond vraiment à leurs préoccupations que ce soit au niveau environnemental, de la conciliation travail-famille et de l’amélioration de la qualité de vie. Ce [sont] vraiment des choses qui sont au cœur des préoccupations des jeunes », renchérit-elle.
Crédit Photo @ Marie-Claude Paradis-Vigneault