Un parcours qui donne espoir  

Par Nicolas Dionne 

Premier titre provincial depuis 1996-1997, meilleur résultat au Championnat canadien depuis la saison 1974-1975, le tout avec un alignement composé d’un seul finissant. Voici rapidement l’année historique que l’équipe de volleyball masculine vient de conclure avec sa troisième place au Championnat U Sports. 

Avec un parcours de quatre victoires et une seule défaite dans sa conquête du Championnat provincial, l’équipe sherbrookoise a ainsi éliminé le Rouge et Or de l’Université Laval et les Carabins de l’Université de Montréal. Remonte à la saison 2011-2012 la dernière fois que le Vert & Or a remporté une série demi-finale au sein du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).  

Au Championnat canadien présenté à l’Université du Manitoba à Winnipeg, la jeune équipe a remporté deux de ses trois parties en baissant pavillon en demi-finale devant les champions en titre du tournoi, les Spartans de l’Université Trinity Western. Elle a remporté son match de la médaille de bronze contre les Dinos de l’Université de Calgary.  

« C’est un grand sentiment de fierté! On est vraiment fiers. Notre objectif de saison était d’atteindre les Canadiens. Atteindre la troisième place est donc plus que satisfaisant », explique l’entraîneur-chef Mohammed El Fethi Abed. 

Une réussite qui parle d’elle-même 

Ça faisait longtemps qu’une équipe du Vert & Or avait fait aussi bonne figure sur la scène provinciale et nationale. Précisément, jamais une équipe masculine de l’Université de Sherbrooke n’a eu d’aussi bons résultats lors d’une saison que depuis l’édition 1976-1977 de volleyball, où l’équipe sherbrookoise avait remporté le Championnat canadien. Les derniers résultats vont bien au-delà d’une simple saison de volleyball aux yeux de la communauté du Vert & Or.  

« En arrivant d’une année COVID, avec l’expérience qu’on avait acquise avec les équipes nationales, on se foutait un peu de l’équipe en face de nous. On jouait notre jeu pour nos coéquipiers et on appliquait le plan de match sans se poser de questions », explique Zachary Hollands, ancien attaquant des Volontaires du Cégep de Sherbrooke, questionné sur l’aspect historique de battre des équipes comme Laval ou Montréal. 

« Plus on avançait dans notre parcours, plus on commençait à regarder les archives. Tout le monde dans l’entourage de notre équipe nous parlait de la saison historique qu’on était en train de réaliser, mais de notre côté on le voyait autrement. On savait qu’on pouvait gagner. Pourquoi Sherbrooke ne peut-elle pas gagner? Ça se joue sur le terrain et c’est tout », exprime Hollands. 

« Je pense sincèrement qu’au bout du compte, on n’avait pas peur de gagner. On est tous des joueurs passionnés de volley et qui en mangent à profusion. Peu importe qui joue en face de nous, que ce soit Laval ou Montréal, on n’a jamais vu ça trop grand. On voit six joueurs devant nous puis on sait qu’on peut gagner. Ça ne nous a jamais intimidés », mentionne Jonathan Portelance, passeur nommé recrue de l’année au RSEQ, questionné sur l’idée de remporter des matchs contre de grands programmes. 

Les victoires de l’équipe paraissaient sur le plan des billets. Rapidement annoncés à guichets fermés, les matchs éliminatoires présentés au Centre sportif Yvon-Lamarche accueillaient des foules sensationnelles, dont une bonne partie était composée de la communauté étudiante ou des autres équipes du Vert & Or. Une situation que les joueurs ont bien vite remarquée.  

« On commence à voir l’impact de notre victoire dans le milieu du Vert & Or puis ça me rend fier qu’un engouement soit aussi présent autour de notre équipe. J’ai senti que toutes les équipes du Vert & Or étaient fières de nous », exprime Yoan David, membre de l’équipe d’étoiles du RSEQ cette saison. 

« Les billets sortaient, puis deux secondes après il n’en restait plus. Juste voir les gens nous suivre pour nous encourager c’était vraiment le fun », mentionne Portelance, élu deux fois joueur du match lors du Championnat canadien.  

Une équipe bien préparée et tissée serrée 

En poste comme entraîneur-chef depuis la saison 2019-2020, Mohammed El Fethi Abed a complètement changé le visage de l’équipe. La nouvelle culture qu’il a amenée parle d’elle-même, basée grandement sur l’aspect physique en début de saison. Le détenteur d’une maîtrise en science de l’activité physique à l’Université de Sherbrooke met l’accent sur la condition physique et prône l’idée d’un processus dans l’accomplissement de leurs objectifs.  

« J’avais averti mes joueurs qu’on allait perdre des matchs avant de commencer à gagner. C’est un processus qui prend du temps, mais qui est nécessaire. » 

« Lorsqu’on construit une maison, il nous faut des poutres solides, car tout peut lâcher à tout moment. Avoir autant travaillé fort sur la condition physique en début de saison nous a permis d’être en avance sur les autres équipes, même au Championnat canadien », exprime l’ancien entraîneur professionnel en Tunisie, faisant mention de l’importance d’une bonne condition physique dans une longue saison comme au volleyball.  

Pour ce qui est des joueurs, la cohésion solide entre tous les membres du groupe n’est plus un secret pour personne.  

« On a su se lier d’amitié ensemble. On se côtoie partout et on veut que nos coéquipiers fassent de beaux coups. Il n’y a pas de jalousie et tout le monde est derrière toi. C’est la plus belle équipe dans laquelle j’ai joué », mentionne Zachary Hollands. 

« On n’aurait jamais eu ce résultat sans la profondeur de notre équipe. Il y a des joueurs qui ont mis leur égo de côté pour le bien de l’équipe et chacun a accepté le rôle qui lui était confié. Ce n’est pas seulement à cause des partants qu’on gagne, mais avec l’apport de tout le monde », exprime quant à lui Jonathan Portelance.  

Une chose est certaine, la progression de ce groupe est à surveiller. Pour l’entre-saison, certains joueurs, dont Yoan et Jonathan, vont tenter leur chance avec l’équipe nationale, en volleyball de plage et en salle respectivement. L’entrevue complète avec Zachary, Yoan et Jonathan est disponible sur toutes les plateformes d’écoute sous la bannière du balado Portrait d’un. e athlète


Crédit image @ Yves Longpré

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