Par Victor Dionne
En 1790, George Washington donnait le premier discours de l’état de l’Union aux États-Unis. Malgré un arrêt de plus de 100 ans, cette formalité est devenue une tradition annuelle. Le 1er mars, Joe Biden se prêtait à cet exercice pour la première fois. Le président américain a tenu une allocution quelque peu différente de celle de ses prédécesseurs.
Avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, M. Biden a dû adapter son discours pour expliquer les implications américaines dans cette crise. À l’habitude, cet évènement est plutôt consacré aux problématiques relevant de la politique intérieure du pays. Cette fois-ci, il a décidé de prioriser les valeurs primordiales des États-Unis en politique étrangère, tout en abordant quelques affaires nationales.
Étonnant… ou pas?
Même si normalement, le discours de l’état de l’Union se focalise davantage sur les situations internes, il n’est pas surprenant que le 46e président américain se soit concentré sur la guerre russo-ukrainienne. Évidemment, avec la gravité du conflit, M. Biden devait absolument commenter les multiples positions prises par son pays. De plus, depuis qu’il occupe la présidence, il soutient l’importance de combattre les « autocraties », comme la Chine et la Russie. « Les gens peuvent s’attendre à ce qu’il (évoque) l’importance des États-Unis pour mener la défense des valeurs et des normes internationales », lançait sa porte-parole Jen Psaki le 28 février dernier.
Dans le même ordre d’idée, le président misait sur l’importance de la diplomatie lors d’affrontements : « La guerre de Poutine était préméditée et ne répondait à aucune provocation. Il a rejeté les efforts de la diplomatie. Il pensait que l’Occident et l’OTAN ne réagiraient pas. Et il pensait qu’il pouvait nous diviser ici, chez nous. »
Selon les dernières données rapportées par la chaîne ABC, seulement 37 % des Américains ont confiance envers M. Biden. Par conséquent, il devait interpeller son auditoire. 73 % des citoyens disaient vouloir l’entendre parler du conflit ukrainien, devant l’économie ou la pandémie, d’après un sondage mené par CBS.
Et la politique intérieure?
Avec les élections de mi-mandat au mois de novembre, où le congrès pourrait devenir républicain, l’ancien sénateur était dans l’obligation d’adopter un discours rassembleur et modéré. Contrairement à l’ancien président Donald Trump, il a laissé tomber les attaques envers ses opposants.
Il appelait notamment à se réunir après plusieurs mois de débat sur la gestion de la pandémie, mentionnant que « la COVID-19 ne doit plus régir nos vies. » Il compte aussi se battre pour défendre le droit à l’avortement, l’accessibilité au vote pour les Afro-Américains, et a affirmé son soutien aux jeunes transgenres du pays. M. Biden énonçait également qu’il ferait de l’inflation « sa première priorité », constatant les impacts sur le quotidien des Américains.
Crédit image @ Jon Tyson