Un avenir bousillé : Campagne de sensibilisation sur les distractions au volant

Par Ariane Drainville

Un siège d’automobile pivotant, des bannières et de grosses lunettes de réalité virtuelle… J’ai tout de suite été intriguée par une telle scène lors d’un de mes passages devant la COOP, au pavillon multifonctionnel du campus principal. Je me suis approchée et on m’a invitée à vivre une expérience routière à la fois hors du commun et très commune. Il s’agit de la nouvelle campagne de sensibilisation de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) sur les distractions sur la route.

L’expérience de réalité virtuelle

Les responsables de l’expérience m’ont invitée à prendre place sur le siège d’automobile. On m’a assuré que je pouvais cesser le visionnement à tout moment si je ressentais un inconfort et on a ajusté les lunettes de réalité virtuelle sur ma tête.

La première scène a tout de ce qui est le plus banal : une soirée entre amis, consommation d’alcool et autres substances, bruits forts et ambiance festive. La personne qui vit l’expérience est mise dans la peau d’un ou une des ami.es qui fait partie de la soirée et que sera, quelques secondes plus tard, désignée pour conduire.

On nous entraîne alors dans la voiture. Le son est amenuisé et l’éclairage est plus sombre. Mais, bien vite, on est amené à réaliser qu’autour de soi, quatre autres personnes ne sont pas responsables de la conduite et s’affairent à se chamailler, à changer la musique et même à discuter avec une cinquième personne par vidéoconférence. Pour moi, c’est à ce moment que les choses ont dérapé. La personne en vidéoconférence souhaite s’adresser au conducteur ou à la conductrice et, en essayant de l’écouter, le véhicule a sans doute changé de voie et percuté un autre automobile. Je n’en suis pas exactement certaine étant donné que, comme dans la vie, l’accident se déroule très vite. On entend ensuite la conductrice interpeller les passagers, gravement blessés et inconscients.

Le vidéo se termine avec ce message, de la part d’une des personnes présentes au party : « Une voiture n’est pas un endroit pour faire la fête. Garde ton monde en vie, garde le contrôle. »

Une campagne réussie

Bien que ce soit très subjectif, pour moi, la campagne est réussie. Près de trois semaines après avoir tenté l’expérience (l’équipe de la SAAQ était présente à l’UdeS les 24, 25 et 28 septembre), je me souviens encore très bien du sentiment de panique que j’ai ressenti vers la fin du vidéo. Évidemment, j’étais consciente de l’aspect fictionnel de l’immersion, mais j’ai dû reconnaître que les événements présentés étaient fort réalistes et communs pour la communauté universitaire.

Selon Mario Vaillancourt de la SAAQ, le but de cette campagne est de sensibiliser les jeunes conducteurs aux conséquences possibles de la distraction causée par le cellulaire et les passagers, de même qu’à celles de la conduite avec les facultés affaiblies. La campagne a été déployée tout septembre et octobre dans les cégeps et universités des régions, où la communauté étudiante est plus à risque d’utiliser une voiture après une soirée. Plus de 2000 membres de la communauté étudiante de 9 villes universitaires ont pu vivre l’immersion.

L’utilisation de la réalité virtuelle, nouvelle depuis 2017 à la SAAQ, a été une manière de toucher plus directement les jeunes en laissant des images plus frappantes dans la mémoire. Monsieur Vaillancourt croit qu’il s’agit d’une des utilisations saines que l’on peut faire d’une telle technologie.


Crédit Photo @ SAAQ

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