Soft skills : l’avenir des compétences

Par : Ariane Lacerte

Le 7 février dernier, l’Université de Sherbrooke, en collaboration avec l’ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CHRA), tenait une conférence axée sur les soft skills. Quatre panélistes, de milieu différent, sont venus parler de leur vision des soft skills. Un échange sous forme de table ronde bien animée. Les quatre panélistes ont eu la chance de discuter avec le public sur le développement et l’évaluation des compétences comportementales, relationnelles et sociales à l’université et dans les milieux de travail. Le journal, Le Collectif, vous offre les grandes lignes de la discussion.

Pourquoi s’intéresser aux soft skills?

Il existe plusieurs définitions pour les soft skills, comme mentionnait l’animateur de la table ronde, Jean-Sébastien Bubé, coordonnateur de la veille et de la gestion des connaissances au service de soutien à la formation de l’UdeS. En effet, « plusieurs déterminent les soft skills comme étant un savoir être », a-t-il mentionné. L’éthique, le professionnalisme, la communication et l’apprentissage en continu sont des mots qui reviennent fréquemment dans les définitions. L’intérêt face aux soft skills n’arrête pas d’augmenter depuis les dernières années. Le Forum économique mondial a déclaré que d’ici 2022, les compétences les plus en demande seront la capacité d’analyse des informations et l’esprit d’innovation, la capacité d’apprendre en continu, la métacognition et la créativité, l’originalité et l’esprit d’équipe.  Le CHRA et l’Université de Sherbrooke ont donc mis sur pied cette table-ronde pour pouvoir réfléchir sur le sujet. Les soft skills ne s’apprennent pas l’école, ils vont plus loin que la théorie et se développent avec le temps.

Les soft skills sont principalement l’aspect social d’une personnalité. Au cours de notre parcours scolaire, nous pouvons développer nos aptitudes sociales et prendre confiance en nous, mais aucun cours théorique nous apprend à 100% comment développer nos soft skills. Nous en avons tous des différents. Un des points importants du marché du travail de demain est l’innovation. Nous allons devoir apprendre à utiliser nos aspects théoriques appris dans nos cours et les appliquer avec notre créativité et nos soft skills.

Compétences importantes

De nombreuses compétences et de nombreux mots sont utilisés pour tenter de décrire les soft skills. Selon Alain Melançon, chargé de cours à l’Udes et conseiller en communication à Agence des relations internationales, l’aspect le plus important des soft skills est l’amour. Selon lui, l’amour est important dans toutes les sphères de notre vie. Autant sur le plan personnel que professionnel. Il faut maintenant voir plus loin que les aptitudes théoriques transmises lors de notre parcours scolaire. L’amour investi dans nos travaux peut nous motiver. L’amour présent face à notre milieu de travail va nous pousser à nous impliquer davantage et va nous faire rayonner. Il ne faut pas prendre ces paroles au pied de la lettre, comme mentionné lors de la table-ronde : « la théorie reste importante, mais la capacité à s’adapter l’est tout autant ». La flexibilité des employés devient très importante sur le marché du travail avec la vitesse de la vie que nous vivons.  

Soft Skills ou l’aspect technique?

Avec la mise en avant des soft skills la question se pose : est-ce que les soft skills sont plus utile sur le marché du travail que l’aspect technique? Lors de la table ronde, les quatre panélistes ont pu répondre à la question. Le professeur à la faculté de génie de l’Université de Sherbrooke, Nadi Braidy, a été le premier à se lancer sur la question. Avec son expérience de professeur, il assure qu’une certaine connaissance technique est nécessaire pour accéder au marché du travail. Les professeurs ont un seuil de compétence à s’assurer que les étudiants respectent pour que ceux-ci puissent continuer leur parcours scolaire. Il est certain que même si quelqu’un a la meilleure idée, mais qu’il n’arrive pas à bien la communiquer, l’idée ne verra pas jour.

Cependant, une fois rendu sur le marché du travail les soft skills prennent le dessus. Claudia Thérien, directrice des ressources humaines à la Caisse Desjardins du Nord de Sherbrooke, a déclaré « qu’une fois que l’étudiant a réussi son baccalauréat, les soft skills prennent place pour sélectionner qui sera engagé. » Lors de l’embauche d’un employé, la Caisse Desjardins ne se base pas sur les résultats scolaires. Elle a aussi déclaré n’avoir jamais regardé un relevé de notes d’un diplômé. La capacité à avoir une bonne interaction avec un client est un aspect essentiel pour cette entreprise. Le marché du travail voit donc beaucoup plus loin que la moyenne obtenue lors de nos études. Mme Thérien donne aussi le conseil aux jeunes de s’impliquer dans des comités, dans des concours, dans des regroupements étudiants et peu importe l’organisation qui peut l’intéresser. Lors de notre parcours scolaire il faut savoir jongler entre théorie et pratique. Pour développer son esprit d’équipe, une bonne communication, une patience et une bonne écoute, il faut avoir baigné dans le milieu de la collaboration.

D’une autre part, Julie Gauthier, directrice des ressources humaines et SST chez Plastube inc., mentionne que si les entreprises n’avaient que des employés avec des compétences sociales très développées, le travail ne pourrait pas avancer. Pour elle, les employés plus introvertis, qui ne sont pas du genre à aller à tous les 5 à 7, sont nécessaires dans l’évolution d’une entreprise. Les employeurs savent qu’ils peuvent compter sur ce type de personne pour trouver une solution rapidement à leur problème.

Nouveaux diplômés sur le marché du travail

Lors de la période de questions, une question est ressortie et a semé un choc d’idée. Deux visions sont partagées concernant l’embauche de nouveaux diplômés. À Sherbrooke, plusieurs programmes sont coop, alors les étudiants sortent de leur baccalauréat avec environ 12 mois d’expérience. Madame Thérien dit adorer les nouveaux diplômés, car les Caisses Desjardins peuvent former les nouveaux diplômés selon leur mode de travail sans trop les bouleverser et les nouveaux diplômés sont plus curieux. D’une autre part, Madame Gauthier déclare qu’en PME, le manque de temps est majeur. Alors, Plastube privilégie les candidatures avec plus d’expérience et d’entregent, car les candidatures avec expérience seront plus autonomes.


Crédit Photo @ Brooksgroup

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