Par Katrine Joncas
Après avoir mis en place un plan stratégique de deux ans, quoi de plus satisfaisant que de réaliser les retombées positives du projet qui arrive maintenant à terme? Puisque le plan comporte une grande variété d’actions, Le Collectif s’est concentré sur la place du Centre culturel dans l’élaboration et la mise en application du plan. Entretien avec Mario Trépanier, directeur général du Centre culturel.
L’élaboration du plan
Comme l’explique Mario Trépanier, directeur général du Centre culturel, le processus a d’abord débuté avec la création d’un comité ayant pour mandat la rédaction d’un plan stratégique. Ce comité était constitué de plusieurs membres, dont des étudiants, des professeurs, des recteurs, des ministres, des gens de la ville de Sherbrooke et plusieurs autres personnes. À la suite de l’approbation du plan, un plus petit comité a mis en œuvre un plan d’action, qui peut facilement être trouvé sur le site de l’Université.
Un des plus grands défis du processus selon M. Trépanier était de « déployer le plan dans un budget restreint ». En fait, le plan devait contenir des actions qui demeuraient réalisables, mais si on retourne deux ans en arrière, la création du plan stratégique s’adonnait au même moment que les coupures budgétaires établies par M. Couillard, et ces dernières touchaient directement les universités. L’élaboration d’un plan stratégique ayant comme principal objectif de mettre de l’avant la culture dans la vie universitaire s’avérait donc être un défi de taille à ce moment. Malgré tout, ceux qui y ont travaillé sont parvenus à établir un plan qui « tenait la route pour un premier », affirme M. Trépanier.
Un plan structuré pour des actions concrètes
Le plan stratégique final s’établissait selon trois axes principaux. Le premier se résumait à la consolidation des liens entre les arts, la culture ainsi que les activités universitaires. Par rapport à cet axe, le Centre culturel avait comme objectif de rendre plus accessible la galerie d’art ainsi que le Centre lui-même. C’est de cet objectif qu’est venue l’idée d’organiser une exposition pour les finissants et finissantes en arts visuels ainsi qu’une représentation des élèves de musique dans la salle de spectacle. Avec ce projet, les étudiants ont vraiment accès à un milieu réaliste et à une représentation concrète de leur future carrière, mentionne M. Trépanier. C’est un projet qui arrive à intégrer la culture à l’apprentissage des étudiants.
Les actions prévues relativement au deuxième axe visaient à favoriser la participation des membres de la communauté universitaire à des activités artistiques et culturelles. Les actions découlant de cet axe incluaient d’ailleurs la « mise à niveau du Centre culturel ». En fait, la plupart des installations et du matériel utilisés étaient âgés d’environ cinquante ans! Cela devenait donc difficile de répondre aux attentes de plus en plus hautes de la clientèle en ce qui a trait à la technologie, et aussi aux demandes des artistes qui se donnaient en spectacle. C’est pour cette raison que beaucoup de matériel a été changé pour offrir une meilleure expérience et ainsi faire le pas, qui était devenu nécessaire, vers le numérique. De plus, ce deuxième axe avait pour but de conserver et de poursuivre le développement des différents modes d’accès au Centre culturel ainsi qu’à la galerie d’art. Par exemple, la Carte Blanche offre deux spectacles, deux billets à La Maison du Cinéma, deux entrées au Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke, ainsi que deux cafés au Faro et une kombucha au végécafé Vertuose. D’ailleurs, dans les deux dernières années, l’achat de cette carte a presque doublé, mentionne M. Trépanier. C’est donc un des nombreux éléments du plan qui a fonctionné.
Finalement, le troisième axe avait pour but d’« encourager la fréquentation des lieux de diffusion » et de favoriser la sensibilisation de la communauté aux arts et à la culture. Les projets établis pour répondre aux objectifs de ce troisième angle, notamment la mise en œuvre du programme Cultures du cœur ainsi que la facilitation de l’accès au Centre culturel pour les étudiants en résidences, fonctionnent efficacement. Plus précisément, le programme Cultures du cœur vient en aide aux familles éprouvant plus de difficultés financières que la moyenne en offrant des billets gratuits pour leur permettre de sortir un peu de la routine. Aussi, pour faciliter l’accès des étudiants en résidences, des billets leur sont offerts à quelques reprises pour leur donner la chance de découvrir la culture sur le campus. Les étudiants internationaux ont eux aussi la chance de se procurer des billets pour réellement découvrir la culture québécoise lors de leur passage.
Un coup d’œil vers l’avenir
Même en nommant seulement quelques-unes des actions réalisées pour répondre aux objectifs du plan stratégique des deux dernières années, on se rend compte que beaucoup d’actions prévues ont été entamées et réalisées. La culture occupe une grande place au sein de l’Université de Sherbrooke. Loin de là l’idée de vouloir vanter notre école, il est bien de réaliser les efforts remarquables qui sont faits par plusieurs membres sur le campus pour offrir une aussi grande variété culturelle sur le campus. Bien sûr, rien n’est jamais parfait, c’est pourquoi Le Collectif a demandé à M. Trépanier ce qu’il souhaitait voir dans le prochain plan d’action qui s’étendra sur les deux prochaines années. Premièrement, le directeur général du Centre culturel note « l’importance de continuité » dans les actions qui ont été mises en place au cours des deux dernières années. Comme nouveauté, il souhaite voir une présence plus grande de « formes originales entre la culture, l’art et le savoir, puisqu’il y a encore beaucoup de choses à explorer ».
L’accès à la culture sur un campus universitaire est un grand atout et il est primordial. D’ailleurs, le mois de la culture a lieu présentement et plusieurs activités seront organisées. Entre autres, des volets d’arts visuels ainsi que des midis où des étudiants de l’école de musique reprendront le principe des musiciens dans le métro et joueront entre la café et la Faculté d’éducation.
Crédit Photo @ Cathie Lacasse Pelletier