Lettre aux artistes déconfits qui pleurent le confinement

Bonjour, amateurs de culture de Sherbrooke. Vous verrez, c’est plutôt rare que j’utilise le «je» dans mes articles, mais là, j’ai besoin de vous interpeller. Comme plusieurs autres grands consommateurs ou marchands d’art, j’ai la mélancolie facile en ce moment. Les mesures sociosanitaires qui sont instaurées pour notre sécurité rendent la création et le partage de culture plus difficiles et la solitude et le silence enveloppent nos soirées passé huit heures. 

Par Myriam Baulne 

Plusieurs plateformes virtuelles mettent la main à la pâte. L’univers entend votre besoin de consommer des produits culturels et y répond du mieux qu’il peut. Sur Facebook, entre autres, il est possible d’assister à de nombreuses visites virtuelles guidées : Musée du Louvre, Catacombes de Paris, châteaux écossais, quartiers italiens colorés sur le bord de la mer. Les classes de maître offertes en ligne par des célébrités se multiplient et les opportunités d’assister à des conférences pleuvent.  

Est-ce assez? C’est un magnifique effort, mais non. Non, ça ne l’est pas. Ce ne le sera jamais, car la connexion que l’on ressent par l’appel des sens n’y est pas. Tout cet art, il n’est consommé qu’à travers un écran. Les artistes de scène ne ressentent pas la chaleur et n’entendent pas les applaudissements du public. Les peintres et autres artistes du domaine des beaux-arts ne peuvent exposer et discuter avec les gens qui passent observer leurs œuvres. Il n’y a plus d’adrénaline, de vibrations humaines, de toucher, d’odeurs, de contacts. Les concerts auxquels nous assistons en ligne n’inviteront pas de sentiment de nostalgie dans quelques années.  

Notre travail, nos cours et notre vie sociale tiennent dans une petite boite à deux pas de notre lit. On joue à des jeux de société via Zoom et quand la connexion Internet devient mauvaise, on se rend compte du silence qui nous entoure pendant quelques secondes, et c’est assez pour nous faire décrocher. 

C’est raide sur l’esprit, nous le sentons tous. Tout le monde n’est pas fait pour manger, étudier, se divertir et discuter devant un écran à raison de douze heures par jour. Même si tout cela est temporaire, même si c’est pour notre sécurité… après près d’un an à voir nos habitudes de vie bouleversées tous les mois, il y a de quoi nous sentir malmenés. 

C’est pourquoi je voulais m’adresser à vous tous, chers lecteurs et chères lectrices. L’heure est grave, mais Punk’s not deadAmis artistes, sachez qu’il y a une grande demande pour vos œuvres et que la situation actuelle, bien que peu inspirante, est plus que propice pour recentrer votre énergie créative et découvrir de nouvelles façons de partager votre art! Pour les avides lecteurs qui pleurent la fermeture des boutiques, sachez que certaines librairies indépendantes permettent la livraison d’ouvrages ou la cueillette en magasin. Les galeries d’art vous manquent? La Ville de Sherbrooke met à disposition de la communauté de nombreuses expositions de photographie en plein air pour nous permettre de faire le plein de culture et d’air frais en une pierre, deux coups. 

Finalement, Le Collectif aimerait également s’impliquer auprès des artistes de la communauté étudiante de l’UdeS. En tant que cheffe de pupitre de la section Culture, j’ai à cœur d’offrir une tribune aux artistes en ces temps difficiles afin de donner à tous une nouvelle façon de partager et de découvrir de l’art. C’est ici que je vous invite à vous manifester, chers amis et chères amies artistes de l’Université de Sherbrooke. 

Vous avez une boutique en ligne d’artisanat et aimeriez faire découvrir votre entreprise? Vous écrivez des poèmes? Vous êtes photographe et aimeriez partager vos œuvres avec le reste de la communauté? Vous êtes auteur ou autrice et aimeriez écrire une histoire divisée en chapitres courts qui seraient publiés à raison d’un par édition, un peu à la manière des anciens feuilletons? Quel que soit votre créneau, Le Collectif aimerait pouvoir mettre quelques-unes de ses pages à votre disposition

En ces temps difficiles, il est important de se serrer les coudes et de développer de nouveaux trucs pour se motiver et retrouver un sens de communauté artistique. Nul ne sait encore combien de temps nous devrons endurer la solitude qui accompagne les mesures de sécurité mises en place par le gouvernement. Pour notre santé, il faut apprendre à quitter le mode «survie» et commencer à trouver des façons de vivre malgré tout. Il y a de la lumière au bout du tunnel, mais rien ne dit qu’on ne peut pas finir la «ride» en crazy carpet et avoir un semblant de bon temps en attendant d’arriver là. 

Je vous souhaite à tous un excellent début de session d’hiver2021. Mes vœux pour vous en cette nouvelle année? Du repos, du temps pour cuisiner, des températures douces pour aller marcher, skier et patiner, et beaucoup de Netflix and chill (mais n’oubliez pas de mettre vos dates dehors avant huit heures, à moins que vous ayez l’intention de les garder pour la nuit). 

Vous souhaitez diffuser vos œuvres dans le journal? Écrivez-moi directement à Myriam.Baulne@USherbrooke.ca! 

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