Par Marie Vachon-Fillion
Le théâtre du double signe œuvre à Sherbrooke et offre des ateliers-théâtre depuis plus de 30 ans. Offrant la chance à des amateurs d’expérimenter le théâtre professionnel, l’organisme présente sept pièces de théâtre cette année. Du 15 au 18 mai prochain, la pièce Le Psychomaton sera présentée au Théâtre Léonard St-Laurent du Séminaire de Sherbrooke. Le Collectif s’est entretenu avec Myriam Guindon, qui interprète Josée, le personnage principal.
Un psycho quoi?
« C’est un peu comme le même principe qu’un photomaton, où les gens vont prendre des photos. », explique Myriam. Mais le psychomaton, on ne l’utilise pas pour prendre des égoportraits. Le principe du psychomaton, imaginé par Josée, est un peu différent. Alors caissière dans un dépanneur doublé d’une station-service, elle veut plus que ça : « Josée, c’est une existentialiste qui veut changer le monde. Elle est animée par le désir d’aider les gens. On voit, dès le début de la pièce, qu’elle est très vivante, c’est tout un personnage! » Elle se met alors à se questionner sur la façon dont elle pourrait réellement faire une différence dans la vie des gens au quotidien.
Le deuxième personnage à l’avant-plan est Paulo. Un homme simple qui a secrètement un faible pour son amie Josée. « Paulo va embarquer dans toutes ses idées, ses folies. Et puis Josée, elle en a de la folie! », précise Myriam, avec un brin d’excitation dans la voix. Pendant la pièce, les deux personnages vont essayer de trouver le meilleur moyen d’assouvir ce besoin d’aider son prochain : c’est ainsi qu’ils inventent une nouvelle technologie pour aider les gens à soigner leur mal de vivre. « Ça c’est une machine, tu as deux minutes pour parler et ça coûte deux piastres. Tu parles et tu racontes tes problèmes, un peu comme à un psychologue. À la fin de tout ça, il y a une phrase qui sort, une genre de pensée du jour en lien avec ce que tu as raconté. » Le psychomaton est né!
Désenchanter rapidement
Les deux personnages principaux, Josée et Paulo, vont vraiment « nouer la pièce », explique Myriam. « C’est eux qui vont donner les lignes directrices. » Plein d’autres personnages vont alors se rattacher aux destins des deux acolytes, sous forme de monologues. Ces autres personnages sont en fait ceux qui utilisent le psychomaton, et qui mettront leurs problèmes personnels au grand jour. « Il faut se mettre aussi dans le contexte; c’est un quartier défavorisé, il y a donc des moments drôles, comme des moments qui sont très touchants. », ajoute Myriam. La pièce navigue donc entre cet humour et les problèmes réels de ces gens dans le besoin. Il y a des moments comiques, mais qui ne sont en réalité pas vraiment drôles. « S’il n’y avait pas ces moments, la pièce pourrait être assez lourde, mais ce n’est pas juste un drame. »
Josée, elle, vit alors une chute aux enfers, rien de moins. « Elle part avec plein de belles idées, mais avec le psychomaton arrive un drame, que je ne nommerai pas (il faut aller voir la pièce!). À la suite de cela, Josée se retrouve dans une situation délicate : ça va mal! » Elle réalise que sa machine n’a pas l’effet qu’elle désirait au départ… Est-ce que les problèmes qu’on tentait de régler avec le psychomaton ne font finalement que s’accentuer? La solitude qui voulait être cassée avec cette invention l’est-elle vraiment?
Une expérience unique et dynamique
Le Psychomaton, c’est un feu roulant pendant 1 h 30. Il n’y a pas vraiment de temps mort, pas d’entracte, ce qui en fait une pièce de théâtre assez dynamique et qui passe vite.
Si vous voulez vous initier au théâtre, cela serait le bon moment! « Notre metteur en scène, Alexandre Leclerc, a une belle vision et j’ai beaucoup aimé travailler avec lui, » explique Myriam d’un ton enthousiaste. Les décors sont aussi assez simples, ce qui fait que l’on n’aura pas tendance à se perdre entre les scènes.
Myriam, visiblement enchantée de camper le premier rôle de la pièce, nous en dit plus sur le personnage de Josée : « Josée, elle parle beaucoup, c’est pour montrer, surtout dans les premières scènes, qui elle est et aussi comment elle est atteinte d’une certaine bipolarité. Lorsqu’elle est joyeuse, elle est très joyeuse, mais lorsqu’elle est déprimée, elle est très déprimée! » Josée est donc un personnage assez complexe. Pour Myriam, cela a tout de même été un défi, car c’était sa première expérience professionnelle en théâtre. Une première expérience et un premier rôle, ce n’est pas rien! « En plus, je suis arrivée un peu sur le tard… je suis arrivé six semaines après que ce soit commencé! »
Au Théâtre du Double signe, les formations débutent en septembre, à raison de trois heures par semaine. Au début, ce sont des ateliers de création et d’improvisation, par exemple, qui vous seront donnés. « La mission du Théâtre est de faire des ateliers de théâtre amateur, mais dans un contexte professionnel. », précise Myriam. Huit semaines de formation sont prodiguées, ensuite le metteur en scène présente deux ou trois scènes aux acteurs et actrices, et après lecture, la troupe décide ce qu’elle veut présenter. Il y a quand même sept pièces qui sont présentées durant la saison! Quiconque peut donc s’inscrire vers la fin août, début septembre. Les ateliers sont les lundis, mardis et mercredis.
Avec un bac en biologie moléculaire en poche et sans formation initiale en théâtre, Myriam prouve qu’il est tout à fait possible de se lancer dans l’aventure et d’avoir du plaisir. C’est aussi la chance de rencontrer des gens de tous horizons et de tous les âges! Afin d’avoir toutes les informations sur les ateliers-théâtre, rendez-vous sur le site web.
Crédit Photo @ Sylvain Lussier