Par Ariane Drainville
Au journal Le Collectif, nous vous entendons déjà : « Je ne sais même pas ce qu’est la géomatique! » Domaine encore peu connu et en demande croissante, la géomatique est l’analyse et l’application de données sur le territoire. Elle est utile dans toutes les sphères des sciences, comme les transports, l’environnement et même le sauvetage de personnes disparues.
Un projet à portée concrète
Depuis l’été 2018, une équipe de deux finissants et une finissante du baccalauréat en géomatique appliquée à l’environnement travaille au développement d’un outil pour assister les déploiements d’un groupe bénévole de l’organisme Recherche et Sauvetage Sherbrooke et Haut-Saint-François (RSSHSF). L’équipe, composée de Charlotte Crevier, Gautier Virassamy Covindin et Philippe Vallée-Lefebvre, vise à améliorer considérablement l’efficacité de déploiement des équipes de recherche sur le terrain grâce à des outils GPS accessibles.
L’organisme
« Le RSSHSF est un organisme à but non lucratif œuvrant dans la recherche et le sauvetage de personnes disparues en Estrie lors de déploiements organisés par la Sûreté du Québec, la sécurité civile ou la police de Sherbrooke. Il peut aussi être appelé à participer à des déploiements privés organisés par la famille d’un disparu ou lors de recherches complémentaires » affirme Charlotte Crevier.
« Durant leur mandat à l’intérieur de l’organisme, les bénévoles reçoivent plusieurs formations portant sur un certain nombre de sujets pertinents à leur travail. Des formations sur les outils techniques utilisés sur le terrain tels que le GPS et la cartographie leur sont entre autres offertes. Lorsque l’outil que nous développons pour eux sera prêt, il sera accompagné de matériel de formation, afin que les bénévoles sachent l’utiliser à son plein potentiel » ajoute-t-elle.
Un besoin réel
On le devine bien : l’utilisation de GPS est au cœur de la démarche de recherche et sauvetage d’une personne disparue. Charlotte Crevier explique : « Les GPS servent à collecter des données de déplacement des bénévoles dans l’aire de recherche. Les données collectées servent ensuite à valider la couverture de la zone effectuée par le groupe et à calculer les probabilités de succès des recherches. »
L’organisme fait actuellement face à certains problèmes concrets qui empêchent d’obtenir des données complètes comme la lenteur de démarrage des GPS, le manque de connaissance quant à leur utilisation sur le terrain ainsi que la récupération des données en fin de déploiement et le manque d’expertise pour les traiter.
L’intégration de notions en fin de parcours universitaire
Concrètement, pour l’équipe de géomatique, le projet implique d’analyser minutieusement les besoins des mandataires et de développer une extension permettant d’automatiser la création des lignes de recherche sur le terrain. Elle créera aussi des formations et des guides concernant l’utilisation des GPS et des technologies implantées, afin d’assurer la pérennité de l’utilisation de celles-ci par le RSSHSF.
D’autres projets de la même ampleur sont en cours au Département de géomatique appliquée. « La géomatique est un domaine méconnu, mais qui a un réel impact sur le quotidien des gens, sans même qu’ils ne s’en rendent compte » conclut Charlotte Crevier.
Crédit Photo @RSSHSF