Par Dorian Paterne Mouketou
Alors que la Fédération étudiante sollicitait, du 5 au 9 novembre dernier, un mandat à temps pour son exécutif par un référendum, certains étudiants ont manifesté leurs mécontentements. Ceux-ci ont été exprimés à travers la plateforme Facebook Communauté étudiante – UdeS. Non seulement cette séquence a donné lieu à un échange de commentaires entre pro-FEUS et contestataires, elle a aussi permis à la FEUS de mieux expliquer le pourquoi de ce référendum.
Du « chialage » sur Facebook?
Quelques membres de la communauté étudiante ont écrit les « lettres ouvertes » via le groupe Facebook qui rassemble la Communauté étudiante de l’UdeS. Ces membres reprochent à la Fédération étudiante un manque de transparence, « surtout concernant [sa] tactique épouvantable de restreindre des étudiants du 1er cycle à prendre leur assurance santé, par une condition de retrait “surprise” », s’est indigné un étudiant. L’étudiant a lancé un appel à la communauté étudiante : « Les élections de la FEUS s’en viennent. Le temps est arrivé pour filtrer la cochonnerie qui demeure dans cette association. Mobilisez-vous pour créer une expérience universitaire qui a de l’allure ».
Un autre étudiant est venu à la charge pour évoquer sa « honte à ma Fédération Étudiante de l’Université de Sherbrooke – FEUS ». Celui-ci semble s’opposer à la décision de la FEUS de se donner un mandat à temps plein « pour mieux servir les étudiants », comme ses membres de l’exécutif l’indiquent sur le campus. « Dans le contexte actuel de la FEUS, ces frais supplémentaires auront pour seuls effets de nourrir et d’attiser les disparités entre le Campus principal et le Campus de la Santé. Une triste réalité qui ne cesse de me préoccuper », stipule l’étudiant mécontent. Ce dernier reproche à la FEUS d’ignorer volontairement ses membres du Campus de la Santé et de demeurer la « Fédération étudiante du Campus Principal ».
Dans sa lettre ouverte, l’étudiant insiste sur le statu quo : « Je suis désolé de constater que nous sommes pris devant un Conseil des membres paralysé par une procédurite aiguë, devant des exécutants qui changent de nom, mais pas d’attitude, et devant une offre de services réduite et inaccessible pour le Campus de la Santé ».
Bref, selon l’étudiant du Campus de la santé, « le référendum organisé par la FEUS n’est pas seulement une revendication hypocrite afin de camoufler une fédération étudiante dysfonctionnelle, mais représente une insulte à peine voilée directement dirigée envers l’ensemble des personnes étudiant au Campus de la santé. La FEUS ne mérite pas les sous des membres du Campus de la Santé. »
L’offensive FEUS : anticiper les craintes et les questions étudiantes
Les réponses de la FEUS ou des membres d’associations favorables à ce référendum ont répondu aux critiques via Facebook. La Fédération a justifié cette hausse de cotisation étudiante de 6 $ comme moyen de « donner les ressources nécessaires en temps et en argent au Conseil exécutif de la FEUS dont la mission est l’amélioration de la condition étudiante ». Selon les membres, cela permettrait aux personnes exécutantes à temps plein de consacrer pleinement leur temps pour mener à terme plus de projets. De plus, « elle servirait aussi à augmenter les ressources financières disponibles pour améliorer les services existants et pour en créer de nouveaux », déclare la FEUS.
Que vous propose donc la FEUS?
La FEUS déclare que les six personnes pourraient travailler 35 heures par semaine. « Comme c’est présentement le cas, la rémunération des personnes exécutantes se fera par la remise de bourses. Ainsi, peu importe le nombre d’heures travaillées, la compensation restera la même et se fera au mérite, c’est-à-dire que la personne doit prouver la qualité de son travail pour recevoir une rémunération », explique le communiqué Facebook de la FEUS.
Cela se fait sous certaines conditions. Qui a le droit se présenter à ces portes? « Les étudiant(e)s qui seront prêt(e)s à mettre en suspens leurs études durant leur mandat, à l’exception d’un cours, leur permettant ainsi de s’impliquer au maximum dans les tâches qui leur seraient confiées par les membres de la FEUS », nous explique-t-on.
Pas une première tentative de référendum
En effet, l’année passée la FEUS avait posé la même question aux membres de la communauté étudiante, « mais les résultats ont dû être invalidés puisque la plateforme utilisée ne permettait pas de savoir si une personne avait voté plus d’une fois ». Cette année la Fédération a fait affaire avec SOM, une firme indépendante privée basée à Montréal, qui s’est occupée de compiler les résultats du référendum. Il faut rappeler que la dernière hausse de cotisation de la FEUS était de 2011 à 2014, à raison de 0,25 $ par année pour un total de 1 $ (sur 4 ans). La FEUS rappelle que le montant actuel est de 15, 25 $.
Les autres campus ne sont pas délaissés
La prévision d’augmentation semble avoir des cases dédiées aux Campus de la santé, de Longueuil, de Moncton et de Saguenay. « Ces cases servent à compenser les personnes exécutantes de la FEUS et les associations de ces campus pour leurs déplacements afin de passer par-dessus les obstacles liés à la distance », écrit la FEUS. La Fédération rappelle toutefois que les projets des « campus délocalisés » sont financés comme ceux du campus principal. Chaque financement a un lien avec un projet en particulier, sans tenir compte du campus. Cet argument veut contredire celui que l’étudiant du campus de la santé a soulevé, à savoir que la FEUS ignore les revendications de la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS). La FEUS ajoute : « Par exemple, peu importe où se déroule une activité sociale, son financement viendra de la même case budgétaire servant aux activités sociales ».
La cotisation à la FEUS n’est pas obligatoire!
En effet, « que la hausse de cotisation ait lieu ou pas, tu pourras en tout temps retirer ce frais de ta facture. Sache toutefois que tu n’auras plus accès aux services offerts par la FEUS », prévient la Fédération.