Élections fédérales 2019 : quelle place occupe la culture ?

Par Ariane St-Jean

Le lundi 21 octobre prochain auront lieu les élections fédérales. Afin de bien exercer leur pouvoir citoyen, tous et toutes se feront un devoir d’aller élire un parti à la gouvernance du Canada. Habituellement, les enjeux les plus présents dans la prise de décision des citoyens et citoyennes sont l’économie, l’environnement ou encore l’immigration. Il est à se demander quelle est la place de la culture parmi toutes ces priorités. Même si elle ne représente pas une crise comme celle de l’environnement, la culture est un enjeu important. En tant que peuple, il est primordial d’être représenté par un gouvernement qui respectera nos coutumes, nos traditions, nos couleurs, bref notre identité. Afin de se retrouver dans les nombreuses offres gouvernementales, Le Collectif vous propose un tour d’horizon des programmes culturels des cinq principaux partis se présentant aux prochaines élections fédérales.

Le Parti libéral du Canada : un plan culturel plutôt solide !

Bien qu’il ait beaucoup fait parler de lui sous l’enjeu de l’appropriation culturelle, on peut dire que Justin Trudeau propose un programme assez solide lorsque vient le temps de parler culture. En effet, le premier ministre libéral accorde, dans son programme électoral, une grande place à la culture et n’a pas peur d’aborder ces enjeux. Le site Internet des Libéraux consacre plusieurs rubriques aux enjeux culturels. Un peu partout sur le site, on peut noter des citations de Trudeau comme : « La culture est un investissement et non une dépense. Elle crée des emplois, en plus d’être un secteur important de l’économie canadienne ». Celles-ci témoignent donc d’un certain engagement de la part du parti libéral face aux enjeux culturels.

Le Parti libéral du Canada propose plusieurs mesures afin de venir en aide à l’industrie culturelle. Par exemple, celui-ci souhaite créer un laissez-passer culturel pour les jeunes Canadiens. Celui-ci serait en fait un crédit de 200 $ offert aux jeunes, dès leur douzième anniversaire, leur permettant de consommer la culture d’ici, tant au théâtre que dans des galeries d’art.

Le Parti conservateur du Canada se fait plus discret…

En rendant hommage à son nom, le parti d’Andrew Sheer se fait encore plutôt conservateur en ce qui concerne son programme électoral. Si nous nous rendons sur son site Internet, rien de la promesse électorale de Sheer n’est encore trop dévoilé. Cependant, à son passage à Tout le monde en parle, il y a de cela quelques semaines, le chef du Parti conservateur s’est fait rassurant en affirmant que les géants du web devront, s’il est élu, contribuer à notre société. Sur le plateau de Guy A. Lepage, Sheer a aussi affirmé que « le gouvernement doit s’assurer que les gens qui créent les revenus peuvent recevoir les revenus, et en même temps, on doit s’assurer que les géants du web paient leur part ».

Également, des communiqués de presse ont été publiés sur le site Internet des conservateurs. Parmi ceux-ci, on peut retrouver un plan touchant davantage la culture. En effet, Sheer promet, s’il est élu, de rendre gratuit pour tous l’accès à tous les musées nationaux canadiens. Il promet également de transformer certains musées « sans titre » en des musées nationaux. Au final, même si son programme peut nous sembler encore un peu flou, Sheer a déjà fait plusieurs promesses en ce qui concerne la promotion et la conservation de notre culture.

NPD : mais où est la culture ?

Une fois sur le site Internet du Parti néo-démocrate du Canada, il est plus difficile de trouver des actions concrètes au point de vue des arts et de la culture. Parmi toutes les rubriques du site, nous pouvons trouver une seule page parlant des actions culturelles qui seront posées par Singh et son équipe. Comme ses adversaires, il promet l’imposition des géants du web et de nouveaux investissements dans l’industrie culturelle.

Le NPD ne propose donc aucune nouveauté et les actions énumérées restent plutôt floues. Cependant, nous devons accorder au parti de Singh le fait que le multiculturalisme sera de mise si un gouvernement néo-démocrate est élu. Également, celui-ci mettra aussi de l’avant la culture autochtone.

Parti vert : une culture verte pour tous !

Le parti d’Elizabeth May ne voit pas en le secteur des arts un secteur bien polluant. Cependant, il y voit des possibilités de le rendre encore plus important au sein d’une économie pouvant être plus verte. Elizabeth May propose, comme ses rivaux, d’investir davantage dans les arts et la culture. Elle propose aux électeurs 300 millions de dollars investis chez Radio-Canada et CBC afin d’accoter tout le financement que reçoit BBC. May s’attaque également aux géants du web. Son parti s’engage à éliminer l’échappatoire qu’ils empruntent pour ne pas payer d’impôts sur les publicités web.

Si l’on scrute le programme du Parti vert du Canada, on se rend rapidement compte que les arts et la culture représentent uniquement 1 % de la promesse de May. Cependant, elle aborde d’autres enjeux culturels comme une plus grande ouverture à l’immigration pour davantage de multiculturalisme ou encore la réconciliation avec les peuples autochtones en leur offrant une certaine guérison culturelle.

Bloc Québécois : reconnaissance de la culture québécoise !

Il n’est pas surprenant de dire que le Bloc Québécois n’est pas là pour défendre notre culture en tant que pays, mais bien en tant que province. Le Bloc a en effet été mis sur pied pour défendre les intérêts des Québécois et Québécoises, mais surtout pour promouvoir leur culture. Le programme d’Yves-François Blanchet propose donc de solides solutions aux enjeux culturels plus chauds : imposer les géants du web, soutenir la culture en ligne, encourager la vente de livres, et bien d’autres.

Le Bloc Québécois applique également l’aspect culturel à la sphère de l’immigration. Le français fait partie intégrale de la culture des Québécois. Le Bloc vient donc rejoindre beaucoup de gens pour qui leur langue est importante en promettant un projet de loi imposant la maitrise du français pour obtenir la citoyenneté canadienne.

Au final, les opinions politiques restent propres à chacun et chacune. Certains partis viendront vous chercher plus que d’autres. Le plus important reste de bien s’informer avant de voter. Bon vote !


Crédit Photo @ Radio-Canada

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