Comment éviter l’épuisement psychologique 

En tant que membres de la communauté étudiante, nous avons tendance à penser que nous sommes moins touchés par le surmenage et l’épuisement mental ; nous n’avons pas (pour la plupart) d’enfants, nous ne sommes pas encore au sommet d’une carrière et nous ne gérons pas tout ce qui a trait à une maison. Pourtant, la fatigue psychologique s’empare souvent des personnes étudiantes qui ont mille et un projets. 

La charge mentale peut être énorme sur nous : cours, études, travaux d’équipes, emploi étudiant (parfois même deux ou trois emplois à la fois), implications étudiantes, bouger assez, passer du temps en famille, entre amis, entretenir une relation amoureuse, bien dormir, se nourrir convenablement, gérer notre budget pour pouvoir payer notre loyer, notre épicerie et notre téléphone, et, à travers tout ça, pouvoir prendre un peu de temps pour nos loisirs. Ouf ! Disons que ça devient vite encombrant et anxiogène, tout ça. 

Qu’est-ce que c’est, l’épuisement psychologique? 

L’épuisement psychologique se manifeste souvent par une sensation d’être constamment fatigué physiquement et mentalement ; c’est une situation de débordement alors que nous sommes submergés par les pensées, l’école, le travail, les angoisses et les obligations. C’est alors que nous ressentons également des manques, par exemple, le manque de temps pour nous, le manque de sommeil, le manque de paix intérieure. Selon le neuroscientifique Matthew Walker, les individus au bout du rouleau ont une perception plus négative de leur réalité et sont de surcroît plus fragiles émotionnellement.  

Les signes d’un tel épuisement peuvent se manifester sous plusieurs formes comme une sensation de harassement, mais également de découragement, l’impression de se débattre sans, toutefois, pouvoir avancer, et même une sensation d’inutilité. On perd de vue ce qui est important pour nous et ce que nous aimons vraiment parce que nous sommes pris dans le tourbillon de nos obligations qui accapare toutes nos pensées. On se sent souvent impuissant quand on se retrouve dans cette situation et c’est de là que se développent un genre de tristesse, une monotonie et, la plupart du temps, des troubles du sommeil.  

La fatigue mentale, c’est l’accumulation de frustrations, d’angoisses et de fatigue résultant de plusieurs projets et/ou pensées au cours d’une période de la vie et personne n’est à l’abri, même nous. On pense, souvent à tort, que cet état survient quand on commet des erreurs ou quand on prend de mauvaises décisions, mais ce n’est pas le cas. Ce sont toutes les choses qu’on a à faire ou à penser qui prennent de plus en plus de place dans notre tête et qui nous empêchent de prendre le temps de prendre le temps, comme on dit ! 

Les répercussions sur notre cerveau 

La fatigue mentale peut se traduire par une altération de l’activité du cerveau, c’est-à-dire que le cortex préfrontal, qui agit normalement comme une espèce de tour de contrôle, ralentit son activité. On peut observer ce phénomène si on a, par exemple, des difficultés de concentration pour focaliser sur une tâche comme de la lecture pour un cours ou le ménage de notre appart.  

C’est alors qu’on se sent découragé de la tâche en question parce que ça entraîne une démotivation et une inefficacité qui va se traduire ensuite dans plusieurs autres tâches. Le filtrage attentionnel, donc notre faculté à retenir les informations liées à nos objectifs et à oublier celles qui ne sont pas pertinentes pour la tâche exécutée, se dégrade.  

Ce qui devient de la fatigue mentale, c’est le fait que toutes les sollicitations autour de nous ne nous tentent plus et deviennent lourdes. L’effort pour se remettre à nos tâches et à nos obligations en est grandement affecté ; on peine à continuer et c’est un cercle vicieux. La réduction de l’activité cérébrale localisée au niveau du cortex préfrontal engendre des difficultés à prendre de bonnes décisions éclairées et avec discernement, selon Matthew Walker. Nos choix deviennent plus impulsifs et on opte alors pour des bénéfices à court terme plutôt que sur le moyen et long terme. 

Comment s’en sortir? 

Avant que la goutte d’eau de trop ne tombe dans le vase, il faut absolument penser à guérir cette fatigue mentale en prenant du temps pour nous. 

Tout d’abord, on doit être capable de dire non à des projets, à des sorties, à du travail supplémentaire. Si on a des temps libres, on essaie de les prendre pour nous, pour se désencombrer, pour respirer un peu ; on ne les remplit pas par d’autres tâches ou par toute sorte de projets.  

Ensuite, pratiquer un sport ou une activité qu’on aime peut nous aider à nous libérer l’esprit et à voir que les tâches, l’école et le travail ne sont pas tout dans la vie. Évacuer les tensions et ventiler les trop-pleins de pensées font du bien au cerveau et au corps. Dormir dans un temps libre peut être une excellente activité également pour se revigorer et s’aérer la tête.  

Tout ça est fait pour se désencombrer l’esprit pour qu’il puisse, lui aussi, prendre du repos. Ça peut paraître facile que de dire de prendre du temps pour soi, mais nous ne le faisons pas assez souvent. Pourtant, des plages horaires qui nous sont consacrées, sans culpabilité, c’est ce qui, souvent, nous sauve de visites chez le psy. Malgré tout ça, avec les horaires de fou que les gens se mettent sur les épaules, en 2023, il est facile d’entrer dans la ronde qui s’éternise, et le psy devient alors une nécessité pour bien des gens qui n’ont pas su comment s’arrêter avant.  


Source: Pixabay

Sarah Gendreau Simoneau
Rédactrice en chef et directrice volet production, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE at journal Le Collectif | Website

Passionnée par tout ce qui touche les médias, Sarah a effectué deux stages au sein du quotidien La Tribune comme journaliste durant son cursus scolaire, en plus d’y avoir œuvré en tant que pigiste durant plusieurs mois. Auparavant cheffe de pupitre pour la section Sports et bien-être du journal, et maintenant rédactrice en chef, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l’Université de Sherbrooke depuis mai 2021.  

Elle s’efforce, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets diversifiés pour vous! 

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