Par Mireille Vachon
Connaissez-vous le #ChallengeAutomassage ? Ce nouveau mouvement, initié par un groupe de massothérapeutes engagés de partout à travers le Québec, a vu le jour au début novembre dans le but de contrer l’isolement et l’anxiété chez les jeunes, qui subissent particulièrement les contrecoups de la deuxième vague de COVID-19. Le Collectif a eu la chance de s’entretenir avec Raphael Lavoie-Brand, un des initiateurs du mouvement.
« Je me suis intéressé à l’automassage au début de la pandémie, et j’ai expérimenté avec des amis pour voir si l’automassage en ligne c’est quelque chose qui fait du bien, et les gens ont vraiment aimé ça », a constaté Raphael Lavoie-Brand, massothérapeute et initiateur du projet, qui se considère toutefois comme co-initiateur, puisqu’il y a « tellement de gens qui ont embarqué dans le projet avec tout leur cœur ».
« En lisant des articles, en écoutant des reportages sur la jeune génération qui vit beaucoup de détresse en ce moment, c’est là que j’ai eu le déclic. De lire ça, ça m’a vraiment rentré dedans », avoue l’Estrien d’origine.
Les étudiants, les jeunes adultes sont à l’âge normalement d’avoir des plans de voyages, de faire des partys, de bâtir leur avenir, souligne le massothérapeute, mais là, tout est arrêté. « En plus de l’anxiété de se construire une vie, s’ajoute l’anxiété reliée à la pandémie. »
« Qu’est-ce qu’on peut faire, nous, les massos ? » s’est demandé Raphael Lavoie-Brand, ce qui lui a donné l’idée de regrouper des massothérapeutes de partout dans la province et de lancer le mouvement #ChallengeAutomassage sur Instagram.
Les massothérapeutes veulent aider, affirme-t-il. Plusieurs ont moins de clients en temps de pandémie, mais ne savent pas quoi faire. « Le #ChallengeAutomassage, c’est une opportunité pour eux de vraiment aider, de sortir de leur zone de confort pour faire partie de la solution. »
En effet, la plupart des massothérapeutes qui se prêtent au jeu n’ont jamais utilisé Instagram et la majorité crée des vidéos pour la première fois. Leur slogan ? « Better done than perfect », alors il n’y a pas de pression, le but est simplement de faire des « petites vidéos simples, chaleureuses, imparfaites et éducatives », apprend-on dans le communiqué du lancement.
À l’écriture de ces lignes, déjà plus de 45 vidéos avaient été publiées par des massothérapeutes des quatre coins du Québec : de Québec à Gatineau, en passant par Montréal, les Laurentides et le Bas-Saint-Laurent. Une participante de la Suisse a même rejoint le mouvement !
Le groupe Facebook regroupant les massothérapeutes intéressés à publier des vidéos comptait quant à lui 70 membres, « et ça ne fait que commencer », selon M. Lavoie-Brand, ajoutant que lui et son équipe se sont organisés en un temps record, soit environ une semaine.
C’est quoi, l’automassage ?
« L’automassage, c’est un outil qui t’appartient. Tu peux le faire où tu veux, quand tu veux. Le but, c’est d’offrir un contact physique bienveillant à soi-même », explique Raphael Lavoie-Brand.
Les bienfaits de l’automassage sont nombreux et documentés, peut-on lire dans un communiqué : réduction du stress et de l’anxiété, sommeil plus paisible, relâchement des tensions musculaires, et — non le moindre pour la jeune génération — l’entretien d’un rapport positif et sain avec son corps.
« C’est une nourriture pour l’âme, compare M. Lavoie-Brand. Ça favorise une image de soi plus positive, ça aide à être en équilibre, à avoir un rapport sain avec notre corps et c’est très apaisant et confortable. »
L’automassage, comme le massage, sécrète des hormones positives (dopamine, ocytocine, endorphine, sérotonine, etc.), c’est pourquoi il est si bénéfique.
Est-ce aussi efficace que de se faire masser par un professionnel ? Au niveau de la gestion du stress, les bienfaits sont les mêmes, croit Raphael Lavoie-Brand. Toutefois, sur le plan thérapeutique d’un massage, si quelqu’un a mal au bas du dos par exemple, c’est sûr que ça prend de la technique, et que l’automassage ne remplace pas un professionnel, avoue-t-il.
Les publics cibles du projet sont principalement les adolescents et les jeunes adultes, soit la « génération Instagram », mais tout un chacun, peu importe l’âge, peu importe le niveau de stress, peut bénéficier des capsules vidéo d’une durée d’une à dix minutes, et ainsi apprendre comment transférer une qualité de contact apaisant à la personne la plus importante de leur vie : eux-mêmes.
« Je voudrais dire à tous les étudiants qui rush en ce moment, tenez bon. Non pas en mots, mais en gestes, avec leurs mains à eux, un automassage réconfortant, ça va leur faire du bien », termine Raphael Lavoie-Brand.
Parce que prendre le temps de se faire du bien, de prendre une pause d’études, c’est permis, surtout en temps de pandémie et de mois de novembre gris. Prenez soin de vous et ne lâchez pas, la session se termine dans moins d’un mois !
– Mireille xoxo