Jeu. Avr 11th, 2024

Par Alexandre Leclerc 

CRITIQUE/Rares sont les séries littéraires jeunesse qui ont réussi à résister au monopole détenu par Harry Potter à la fin des années 1990 et au début des années 2000. À la croisée des mondes (His Dark Materials en anglais) de Philip Pullman est l’une de celles qui ont su tirer leur épingle du jeu à l’époque, et ce, malgré sa relative complexité et ses thématiques très matures. Adaptée pour la première fois en 2007 au grand écran (The Golden Compass), il aura fallu attendre 2019 pour voir une adaptation — à la télévision cette fois — qui rend justice à l’univers fantaisiste forgé par Pullman. Au moment d’écrire ces lignes, la troisième et ultime saison est diffusée sur les ondes de HBO (Crave au Canada), et c’est plus que jamais l’occasion de vous familiariser avec cette série, si ce n’est déjà fait! 

Un récit de mondes parallèles 

Il convient d’entrée de jeu de rappeler les grandes lignes d’À la croisée des mondes. On y suit les aventures de Lyra (Dafne Keen) et de son daemon (sorte d’animal totem attaché à chaque personne), Pantalaimon (Kit Connor). Alors qu’elle est étudiante à Oxford, l’un de ses amis est kidnappé et envoyé dans les Royaumes du Nord, une contrée similaire à l’Arctique où règnent les ours polaires. Alors que la première saison (et le premier tome) se concentre sur cette aventure, Lyra apprend vers la fin de cette saison qu’il existe des mondes parallèles qui cohabitent tant bien que mal.  

Toutefois, l’équilibre de ces mondes est en péril lorsque Lord Asriel (James McAvoy) découvre l’existence de la Poussière, sorte d’élément transcendant toutes ces réalités. Certains tentent de se l’approprier, d’autres, de la détruire. Lyra, équipée de son aléthiomètre (un appareil omniscient qui fonctionne à base de Poussière et qui lui permet de savoir tout sur tout, à condition de pouvoir en déchiffrer les symboles), doit donc voyager à travers les mondes, accompagnée de Will (Amir Wilson), qui, lui, peut percer des ouvertures entre ceux-ci. Ensemble, ils tenteront de contrecarrer les plans de l’Église, pour laquelle Mme Coulter (Ruth Wilson), la mère de Lyra, travaille. 

Une série passée sous le radar 

L’après Game of Thrones a été particulièrement difficile pour HBO, qui n’a jamais véritablement su recréer un engouement similaire depuis (si ce n’est de la minisérie Chernobyl). À la croisée des mondes en est, à notre avis, le digne successeur, surtout pour les fans de récits fantaisistes. Ne connaissant peut-être pas le succès espéré, la série a attiré juste assez de téléspectateurs pour arriver à sa conclusion avant son annulation. Et c’est tant mieux !  

Il est évident que ce n’est pas une série aussi rassembleuse que la récente Wednesday, vous l’aurez compris à la lecture du résumé qui rend difficilement justice à la complexité du monde créé par Pullman. Toutefois, ne vous détrompez pas : À la croisée des mondes est une série d’une grande qualité, complexe, mais accessible, où l’argent est à l’écran. Si, comme moi, vous avez déjà tenté l’expérience de la lecture de la trilogie originale et avez été déboutés par la singularité du récit, HBO réussit bien à rendre le tout digeste. C’est une découverte de choix à faire durant le temps des Fêtes, et elle ne vous décevra pas ! 


Crédit image @HBO

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