Ven. Mar 29th, 2024

Par Sarah Gendreau Simoneau 

Le 17 janvier dernier, c’était le Blue Monday, journée la plus déprimante de l’année. Le froid, la neige, la noirceur, la nostalgie des Fêtes passées en un coup de vent, le travail, les études, l’hiver qui s’éternise, voilà plusieurs raisons de déprimer, sans compter la pandémie depuis presque deux ans déjà. Quoi de mieux que de vouloir rire un bon coup lorsque les nuages gris semblent vouloir rester? Le rire est un phénomène intrigant comportant plusieurs bienfaits sur le corps et l’esprit.  

Comment fonctionne le rire? 

C’est en fait un réflexe mécanique que le corps a en réponse à une stimulation plaisante. Elle peut être psychique, comme une blague, ou une situation physique, provoquée par des chatouilles, par exemple, selon la journaliste Eugénie Emond. Le rire peut aussi être relié au contexte social, sans nécessairement qu’il y ait chatouilles ou blagues en jeu. « Le rire est un signal honnête que l’être humain arrive à percevoir. »  

Quand une personne rit, le diaphragme se contracte, à tel point qu’il masse les organes internes situés dans le ventre. Saviez-vous que 600 muscles différents sont sollicités dans le corps quand le rire est déclenché? L’onde du rire se propage partout, du visage aux jambes. « Le rire n’est pas seulement qu’une construction sociale, puisque c’est une des premières vocalises émises par les bébés de deux à six mois. Les enfants sourds et aveugles rient aussi, même s’ils ne peuvent voir ou entendre pour reproduire ce que les gens autour font; c’est donc un geste instinctif », explique la journaliste.  

Le rire dans la société 

Georges Desmeules, enseignant de littérature qui a consacré ses recherches doctorales sur l’humour, est d’avis que le rire augmente la confiance en soi et combat la timidité. « Savoir rire de soi et de ses erreurs permet d’être plus à l’aise socialement. Rire permet aussi de dédramatiser certaines situations. » Le rire peut donc être un excellent moteur pour voir la vie de façon plus optimiste. Il crée une sorte de cohésion qui permet l’ouverture aux autres. Eugénie Emond souligne que « les gens ont 30 fois plus de chance de rire quand ils sont en société, que seuls ». 

« Nous sommes tous faits différemment, certains rient plus que d’autres parce que c’est en eux, ils apprennent petits à rire de soi ou à rire de certaines situations. Mais la capacité du rire dépend également de nos expériences de vie, » développe monsieur Desmeules. Quelqu’un qui vit drame par-dessus drame aura donc peut-être plus de difficulté à rire de certaines situations.  

Il y a différentes façons d’aborder le rire tout dépendant des cultures. Selon l’enseignant, le rire n’est pas perçu de la même manière partout. « Le peuple inuit, par exemple, est reconnu comme un peuple qui rit beaucoup. Puis ici, au Québec, on a la culture de l’humour facile. Beaucoup d’humoristes s’investissent, non seulement pour nous faire rire, mais aussi pour véhiculer des messages importants et intelligents en utilisant l’humour. »  

Plusieurs personnes, quand ils vivent des sensations fortes, rient parce que c’est comme un moyen de se détendre, c’est un mécanisme de protection. « Dans un manège, par exemple, on sait que cinq minutes plus tard, ça sera terminé. Si on commence à glisser sur la glace à une vitesse folle sur l’autoroute, on ne rira pas, parce qu’on ne sait pas quand ni comment ça va se terminer », réitère monsieur Desmeules.   

Un traitement des plus faciles 

L’importance du rire pour le bien-être n’est plus à prouver. En plus d’être agréable, s’esclaffer apporte plusieurs avantages psychologiques à ne pas négliger.  

La session vous angoisse? Il vous suffit de regarder un spectacle de votre humoriste préféré ou de rire entre amis pour diminuer le stress qui vous envahit. Ce dernier est, bien entendu, omniprésent dans le quotidien et, même si l’humain doit apprendre à vivre avec le stress, la clinique santé Physio Extra illustre que « le rire constitue une piste de solution intéressante puisqu’il entraîne la diminution de la concentration en cortisol, l’hormone du stress, dans le sang. »  

Pour ce qui est de la dépression, personne n’en est à l’abri. Elle est en partie occasionnée par un débalancement des transmetteurs hormonaux dans le cerveau. Cependant, rire un bon coup fait en sorte qu’il y a une augmentation de la sécrétion de sérotonine et d’endorphines, des hormones qui régularisent l’humeur et procurent un effet de bien-être. Le rire a une incidence sur la manière dont certaines personnes abordent la vie et ses embûches. 

Avez-vous déjà entendu parler de la thérapie par le rire? Il s’agit d’une pratique thérapeutique utilisant le rire pour soigner et atténuer certains mal-être. Il y a, par exemple, ce que les spécialistes nomment le yoga du rire. Linda Leclerc, maître du yoga du rire, explique que « c’est comme du yoga, mais les gens apprennent à s’étirer, respirer puis à forcer un rire ». Comme celui-ci est contagieux, tout le monde finit la séance en riant de bon cœur!  

Le bien-être physique n’est pas en reste 

Le rire a énormément de pouvoir sur notre forme physique. C’est un excellent relaxant musculaire puisqu’il diminue les tensions ressenties partout dans le corps. « Les contractions musculaires rythmiques qui découlent d’une bonne rigolade procurent un effet de détente comparable à celui obtenu à la suite d’un exercice physique d’intensité modérée », relate Physio Extra. 

Notez aussi que le rire contribue à l’abaissement de la fréquence cardiaque ainsi qu’à la réduction de la tension artérielle en quelques minutes seulement. Grâce au rire, les maladies cardio-vasculaires ont moins de chances d’apparaître puisque la circulation sanguine s’en trouve améliorée et le cœur est mieux oxygéné.  

Petit clin d’œil à cette chère COVID-19 qui ne lâche pas le morceau : rire renforce le système immunitaire en augmentant la production d’anti-inflammatoires naturels, en libérant les tensions musculaires et en favorisant l’oxygénation de l’organisme. Il faut rire entre 10 et 15 minutes par jour pour avoir la totalité des bienfaits, selon les spécialistes. Vous savez maintenant ce que vous avez à faire pour repousser les effets indésirables de ce virus!  


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Rédactrice en chef et directrice générale, auparavant cheffe de pupitre SPORT ET BIEN-ÊTRE pour le journal Le Collectif | Site web

Passionnée par tout ce qui touche les médias, pas surprenant que Sarah tripe autant sur ses cours du bac en communication, lorsqu'elle fait de la radio à CFAK et lorsqu'elle écrit des articles pour Le Collectif. Dans l'équipe du journal depuis mai 2021, elle est fière de mettre sa touche personnelle dans ce média de qualité de l'Université de Sherbrooke.

Le sport et le bien-être sont, selon elle, indispensables à la société. Elle s'efforce donc, avec sa curiosité légendaire, de dénicher les meilleurs sujets sportifs pour vous!

Depuis août 2022, Sarah n'est plus cheffe de pupitre puisqu'elle a été promue au poste de corédactrice en chef!